L'abonnement à l'Informé est à usage individuel
Un autre appareil utilise actuellement votre compte
Continuer la lectureLes problèmes de squat de Cyril Hanouna
Alors qu’il traite très régulièrement le sujet dans TPMP, l’animateur tente de faire expulser le locataire indélicat d’un appartement qu’il a acheté en 2018.

Les fans de « Touche pas à mon poste » n’ont pas pu échapper à ce sujet de société : les problèmes de squat. Rien que ces trois dernières années, l’émission de C8 a traité la thématique pas moins de 27 fois, avec des séquences aux titres plus évocateurs les uns que les autres. Citons par exemple « Le cauchemar d’une propriétaire devenue SDF à cause de son locataire squatteur ! », « Le cri du cœur d’une victime de squat obligée de dormir dans la rue ! » ou encore « Un squatteur met le feu à la maison qu’il occupe quand les policiers viennent le déloger ». Il y a quelques jours encore, le talk-show racontait les déboires d’un propriétaire qui a fini par détruire « son logement squatté par une famille roumaine ». Il faut dire que Cyril Hanouna maîtrise personnellement la question. Depuis quatre ans maintenant, il est directement concerné par des problèmes de squat dans l’un de ses appartements, situé dans le 18e arrondissement de Paris… et vient d’obtenir gain de cause devant la justice.
L’histoire commence en 2018 lorsque l’animateur vedette de C8 achète ce T2 via la holding d’investissement Hahapping qu’il détient avec son avocat Stéphane Hasbanian. L’acquisition se fait à 50/50 avec une société immobilière marseillaise, Chorges 26. Prix d’achat total : 136 000 euros. Un tarif anormalement bas pour deux raisons. D’une part, l’opération prévoit une clause permettant à l’ancien propriétaire et occupant des lieux, Raphaël J., de reprendre son bien dans les quatre ans s’il le souhaite. De l’autre les acquéreurs signent aussi avec lui une convention d’occupation précaire - un contrat en dehors du régime classique de location qui l’autorise à habiter le logement en échange d’une compensation financière modique, inférieure au prix du loyer -. Pour l’appartement dans le 18e, l’indemnité mensuelle est fixée à 1 200 euros. Raphaël J., ancien commerçant aux puces de Saint-Ouen alors âgé de 42 ans, pourra donc continuer à habiter le logement en s’acquittant de ce loyer, mais il s’engage à le libérer au bout de quatre ans. S’il arrête de payer, il devra quitter l’appartement dans les 20 jours qui suivent.
Pendant deux ans, les choses semblent aller pour le mieux. Mais à partir du 6 août 2020, Raphaël J. cesse ses virements. Un an et demi plus tard, en décembre 2021, il reçoit une lettre d’huissier lui demandant de régler 26 300 euros d’impayés. Et le 13 juin 2023, Chorges 26 et Hahapping saisissent le juge des contentieux du tribunal judiciaire de Paris pour demander son expulsion. Ils réclament aussi 110 000 euros de loyers non payés et de dédommagement pour l’occupation illégale de leur logement.
Le 21 décembre 2023, le tribunal judiciaire de Paris ordonne à l’occupant de libérer les lieux. S’il ne s’exécute pas dans les deux mois suivants, il sera expulsé. Il est également condamné à payer 53 334 euros pour avoir occupé illégalement l’appartement et devra en plus verser les loyers, impôts et charges dont il ne s’est pas acquitté depuis mars 2022. Les copropriétaires se voient seulement déboutés de leur demande de dommages et intérêts (15 000 euros).
Mais le squatteur conteste ce jugement via deux procédures. Il tente, d’une part, un appel au fond (déposé trop tard selon les copropriétaires). Et engage, d’autre part, une procédure en urgence pour demander la suspension de l’exécution provisoire de la décision - autrement dit, il demande à ne pas être expulsé et à reporter le paiement des indemnités tant que son affaire n’a pas été jugée sur le fond en appel. Il soutient que la décision en première instance « aurait des conséquences manifestement excessives, puisque sa situation financière est extrêmement précaire, qu’il dispose de revenus faibles, que sa santé mentale et physique est fragile, et qu’il a besoin d’une résidence à Paris ». Les sociétés Hahapping et Chorges 26 considèrent quant à elles que Raphaël J. n’apporte pas de preuves de sa situation financière.
Le 19 septembre 2024, la cour d’appel de Paris constate que les pièces fournies par l’occupant - des billets de train, un justificatif d’inscription en fac de droit ou encore l’acte de vente d’un stand au marché aux puces de Saint-Ouen - ne suffisent pas à établir sa précarité financière. Raphaël J. est débouté et devrait donc être bel et bien expulsé. Mais l’affaire n’est pas terminée : il peut encore obtenir gain de cause au fond.
En attendant le départ de son squatteur, Cyril Hanouna peut se consoler avec les autres biens immobiliers qu’il a acquis ces dernières années. Selon nos informations, il détient un 2 pièces de 90 m2, à deux pas des Champs-Élysées, acquis pour près d’1,6 million d’euros en 2019. Cet appartement fait l’objet d’une hypothèque pour un montant de 590 000 euros. Le présentateur possède aussi une villa de 9 pièces sur une parcelle de 3 070 m2, dans une ville voisine de Cannes, achetée 3,5 millions d’euros en 2015. Il a aussi brièvement été propriétaire d’une maison de 400 m2 à Los Angeles, acquise pour 5,6 millions de dollars en juin 2021 d’après le média américain Dirt, puis remise en vente deux mois plus tard pour 6 millions. De quoi permettre à l’animateur de se dégager une confortable plus-value de 400 000 dollars, comme il l’expliquait dans un entretien au Parisien. Il le disait lui-même le 13 octobre dans TPMP : il s’y connaît, en tant que « spécialiste de l’immobilier ».
Contacté, l’avocat du présentateur, Me Richard Cohen, a décliné notre demande d’entretien. Stéphane Hasbanian n’a pas souhaité commenter ce « litige entre particuliers ». Cyril Hanouna et l’avocat de Raphaël J. n’ont pas répondu à nos sollicitations.