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Continuer la lectureGarde d’enfants : Educazen devance Kinougarde et reprend Yoopala
L’offre de France Nounous (marques Educazen et Zazzen) a été préférée à celles des leaders du secteur, Kinougarde et Babychou. La société était en redressement judiciaire depuis un an.

Educazen met la main sur Yoopala, qui était placé en redressement judiciaire depuis fin 2024. Le tribunal des activités économiques de Paris a donné sa préférence à son offre de reprise, qui faisait face à celles d’autres acteurs, notamment de Kinougarde, n°1 du secteur de la garde d’enfants en France et du n°2, Babychou. Mais le dossier de candidature de ce dernier ne semblait plus d’actualité depuis quelques jours puisqu’il a annoncé l’acquisition de Family Sphère, un autre acteur national du secteur. « Je pense que nous avons fait la différence sur l’aspect social, avec une reprise de 95 % des effectifs de Yoopala, même si certains salariés sont partis depuis le début de la procédure collective », déclare à l’Informé Alexandre Gallet, le président de France Nounous, qui développe les marques Educazen et Zazzen. « Notre projet industriel est solide, avec le maintien de la marque et de sa base à Vallauris, grâce d’une part au groupe Lavorel, notre actionnaire qui s’est développé ces dernières années dans le secteur de la petite enfance, et d’autre part grâce à moi, présent dans ce métier depuis 20 ans notamment en tant que cofondateur de Zazzen ». L’offre initiale de Lavorel, formulée en mai 2025, s’appuyait sur la reprise de 141 CDI et de 10 CDD, et proposait un prix de cession de 100 000 euros. « Depuis, nous avions un peu amélioré notre offre », ajoute Alexandre Gallet qui est également administrateur de la Fédération des entreprises de services à la personne (Fesp). En revanche, il n’indique pas à l’Informé le montant final qui a finalement été versé pour mettre la main sur Yoopala.
Dans l’immédiat la relance de Yoopala va mobiliser entre 300 000 et 400 000 euros supplémentaires, d’une part pour combler la baisse d’activité subie au cours de cet été, période naturellement creuse dans la garde d’enfants, et d’autre part pour rehausser la notoriété la marque, ce qui passera par des dépenses publicitaires et marketing.
Sur le plan social, après plusieurs années d’incertitudes, certains salariés doivent sans doute être démobilisés. En 2015, leur entreprise avait déjà été placée en procédure de sauvegarde. « Les équipes sont restées mobilisées et nous ne récupérons pas un portefeuille clients amoindri, tempère Alexandre Gallet. Toutefois, il est vrai que nous n’avons pas choisi le calendrier. Récupérer Yoopala au 1er octobre, alors que la rentrée a déjà eu lieu et que les familles se sont organisées pour faire garder leurs enfants, ce n’est pas l’idéal. Il va falloir digérer cette opération, il y a beaucoup de travail ».

Point fort de ce rapprochement : France Nounous et Yoopala ont des modes de fonctionnement assez similaires. Les deux enseignes privilégient le salariat des équipes encadrantes au siège et dans les implantations régionales (pas de franchise comme le font certains concurrents), Leurs contrats clients sont très proches, leurs contrats de travail également (durée déterminée d’usage, et pas de durée indéterminée d’intermittence). De plus, Yoopala est très implanté en région parisienne, où le groupe assure l’essentiel de son chiffre d’affaires, alors que France Nounous n’y réalise que 20 % de son activité. Le nouvel ensemble va dégager un chiffre d’affaires consolidé d’environ 20 millions d’euros, et se positionner au cinquième rang du secteur. Dernier atout, le repreneur dispose de nombreux agréments dans la majorité des villes où exerce Yoopala, ce qui s’avérait indispensable pour une poursuite d’activité.
En tout cas, pour retrouver de sa superbe, Yoopala dont les comptes sont dans le rouge n’échappera pas à une remise à plat de son activité : France Nounous va devoir couper dans les dépenses, mutualiser les implantations immobilières et améliorer la marge brute opérationnelle, qui est anormalement basse.