L'abonnement à l'Informé est à usage individuel
Un autre appareil utilise actuellement votre compte
Continuer la lectureSafran a trouvé ses banques pour vendre ses équipements de cabines d’avions
En décembre, le directeur général de l’équipementier aéronautique, Olivier Andries, avait officialisé le projet de céder des activités jugées non essentielles, notamment issues de l’acquisition de Zodiac Aerospace en 2017.

Le cap avait été donné en décembre dernier. Safran, par la voix de son directeur général Olivier Andries, déclarait vouloir se séparer de certaines activités jugées peu rentables et non essentielles, à l’instar d’actifs issus de Zodiac Aerospace, racheté en 2017. Dans le viseur d’une cession figure notamment l’activité d’équipements de cabines d’avions, comme l’a révélé le Financial Times début septembre. Pour mener à bien la vente de ce périmètre, qui exclut les sièges d’avions, Safran a décidé de travailler avec Evercore et Lazard, a appris l’Informé.
L’attelage de ces deux banques d’affaires est surprenant, tant les relations ont été tendues entre elles encore récemment, du moins dans l’Hexagone. Il y a un an, Evercore avait en effet débauché trois banquiers seniors chez Lazard : Andrea Bozzi, Charles Andrez et Charles-Henri Filippi. Mais sur ce dossier Safran, l’homme qu’elle a placé à la manœuvre est Paul-Emmanuel Prunet, un Français basé à… New York. Cet ancien collaborateur de Rothschild & Co est spécialisé dans les secteurs de l’industrie et des technologies industrielles. Tandis qu’au sein de la banque dirigée par Peter Orszag, l’homme clé est Jean-Louis Girodolle, patron du bureau français et co-responsable de la banque d’investissement au niveau européen. Par le passé, Lazard avait déjà épaulé Safran, aux côtés de Bank of America, lors du rachat de Zodiac Aerospace pour 8,5 milliards d’euros.
La vente de l’activité d’aménagement des cabines d’avions ne devrait toutefois pas être une sinécure. « Le périmètre est très peu rentable et les acquéreurs potentiels à même de le valoriser correctement sont rares », estime un banquier dont l’établissement a préféré passer son tour. Avec un peu plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, cette division est la plus petite de l’équipementier aéronautique, dont les revenus totaux pour 2024 s’élevaient à 27,7 milliards d’euros. Son résultat d’exploitation récurrent n’atteint que 27 millions d’euros. En 2023, cette branche avait même perdu 116 millions.
Malgré cette faible rentabilité, Safran espérerait retirer entre 1 et 1,5 milliard d’euros de la cession de cette activité. Cette division du groupe tricolore pourrait en effet tirer profit de l’augmentation des voyages internationaux et des commandes d’avions. D’ici les vingt prochaines années, Airbus estime ainsi que la demande mondiale de nouveaux avions passagers devrait atteindre 34 000 unités.