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Continuer la lectureGroupe ACI : comment Philippe Rivière tente de garder la main
À une semaine de l’audience devant dresser le premier bilan du redressement judiciaire de l’industriel lyonnais, son président fait miroiter l’arrivée d’investisseurs et court-circuite les administrateurs judiciaires.
« Nous vous remercions (...) de vous abstenir de toute communication adressée aux sociétés du groupe et à son personnel ». C’est par un email lapidaire envoyé il y a quelques jours que Ludivine Sapin, l’administratrice judiciaire chargée de représenter les intérêts du groupe ACI, a recadré Philippe Rivière. Motif de sa réprimande ? Le 7 novembre, le président de cette entreprise lyonnaise, dont la holding de tête est en redressement judiciaire (RJ) depuis fin septembre, venait d’adresser une lettre « à l’ensemble du personnel ». Le 17 octobre, le dirigeant a pourtant été évincé de son mandat de gestion par le tribunal des activités économiques de Lyon. Les magistrats ont en effet décidé de confier aux administrateurs, jusque-là chargés d’une mission d’assistance, une supervision plus large dite « mission de représentation », afin d’assurer la survie de ce groupe industriel spécialisé dans la fabrication et la maintenance pour les secteurs de l’aéronautique, la défense ou le nucléaire. Une surveillance plus stricte, rarement imposée dans les entreprises en difficulté, qui leur donne le plein pilotage de l’entreprise. « Elle se justifie lorsque les dirigeants sont suspectés de faits délictueux ou sont défaillants, alors que l’entreprise est viable », précise le guide des procédures collectives 2018 de l’éditeur juridique LexisNexis. De fait, ACI est au bord du précipice pour de multiples raisons que nous avons détaillées dans les deux précédents volets de notre enquête, ici et là.