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Industrie

Groupe ACI : les rocambolesques coulisses d’un naufrage

Philippe Rivière, le patron de ce groupe industriel lyonnais de 1 400 salariés, avait annoncé en février l’injection de 80 millions d’euros par le mystérieux fonds Fortuna. L’Informé révèle comment la société s’est faite abuser.

La fonderie Hachette et Driout, filiale d’ACI Groupe, à Saint-Dizier (Haute-Marne).
La fonderie Hachette et Driout, filiale d’ACI Groupe, à Saint-Dizier (Haute-Marne). FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Un fonds d’investissement fantôme, des associés mystérieux, des annonces financières mirifiques, des documents bidon, un patron fiévreux… Six ans après sa création, ACI Groupe, fragilisé financièrement et en recherche d’argent frais depuis longtemps, est au cœur d’un incroyable imbroglio financier. Deux associés d’un mystérieux fonds d’investissement n’ont jamais injecté dans ce groupe industriel lyonnais les 80 millions d’euros qu’il lui avait promis… L’histoire pourrait presque être comique si elle ne s’était soldée, le 25 septembre 2025, par la mise en redressement judiciaire de la holding suite à une procédure de cessation de paiements initiée par Patrice Rives, directeur général du groupe, contre l’avis du président Philippe Rivière. Une situation qui plonge les quelque 1 400 salariés de cette galaxie industrielle dans la plus totale incertitude… Rassemblant environ 35 entreprises rachetées depuis 2019 par Philippe Rivière, ACI Groupe est spécialisé dans la conception, la fabrication, l’assemblage et la maintenance de pièces industrielles de haute qualité. Ses débouchés ? Le nucléaire, la défense, l’aéronautique, le ferroviaire ou encore les technologies de la santé. Las, le placement en redressement judiciaire de la holding de tête a déjà fait des dégâts au sein de plusieurs PME du groupe. Certaines, comme Comefor et AS-Méca-Bernard n’ont toujours pas payé les salaires de septembre. D’autres comme Vissal, MPM et ACI Maintenance risquent de ne pas pouvoir les verser du tout.