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Médias - Culture

Les mésaventures d’Havas en Arabie saoudite

Alors que l’agence de communication de Vincent Bolloré prépare son introduction en Bourse, elle vient de perdre un important contrat à Riyad. L’Informé dévoile les montants en jeu.

L’édition 2022 du festival Noor de Riyad
L’édition 2022 du festival Noor de Riyad FAYEZ NURELDINE / AFP

Dans le groupe Bolloré, on n’a pas de problème avec les régimes autoritaires pratiquant un islam rigoriste. En tout cas, pas chez Havas. Depuis une dizaine d’années, l’agence de com multiplie les prestations auprès du régime saoudien de Mohammed ben Salmane (cf. ci-dessous). Coûte que coûte : en 2018, l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, tué puis démembré à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul « n’a pas remis en cause notre contrat avec l’Arabie saoudite, assurait alors le vice-président Stéphane Fouks. La politique de la chaise vide n’a jamais été la nôtre. Nous préférons être du côté des réformateurs et faire des choses utiles ». Seulement voilà, malgré son dévouement, la filiale de Vivendi vient d’y perdre son meilleur contrat : l’organisation du festival Noor à Riyad, qui regroupe des œuvres « son et lumière » (show laser, show de drones…) d’artistes contemporains. Lancé en 2021, l’événement est capable d’attirer 2 millions de visiteurs. Havas a géré les éditions 2022 et 2023, avant de perdre ce marché pour l’édition 2024, confiée au chinois Pico. « Ce contrat était le plus gros contrat d’Havas Paris/Havas Events dans le pays ces années-là », explique à l’Informé le PDG d’Havas Paris Julien Carette. Selon nos informations, il a rapporté 128 millions d’euros de chiffre d’affaires en deux ans. Soit environ un quart des revenus du groupe Havas dans la zone Asie, Pacifique et Afrique.