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Continuer la lectureGrand Frais : la famille Despinasse veut céder le contrôle de ses boucheries
Ardian et PAI, déjà actionnaires notamment des rayons épicerie et crémerie de la chaîne, pourraient en profiter pour se renforcer.

Les grandes manœuvres redémarrent dans les halles de Grand Frais. Despi, l’entreprise qui gère le rayon boucherie de l’essentiel des quelque 350 magasins de l’enseigne alimentaire, devrait changer de main. Selon plusieurs sources, son propriétaire, la famille des dirigeants Laurent et David Despinasse, a mandaté Crédit Agricole CIB en vue de céder le contrôle. L’opération sera d’envergure puisque, selon nos informations, les boucheries affichent un Ebitda de plus de 80 millions d’euros. De quoi espérer une valorisation d’au moins 800 millions d’euros, étant donné la dynamique de croissance et de rentabilité du réseau. Despi relance ainsi un vieux projet : la société avait déjà tenté en vain un premier tour de piste juste avant le début de la guerre en Ukraine.
Pour rappel, Grand Frais a un fonctionnement un peu à part dans la grande distribution. L’enseigne opère sous la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE) animé par plusieurs entreprises. La plus grosse d’entre elles, Prosol, s’occupe de la crèmerie, de la poissonnerie, des fruits et des légumes. Euro Ethnic Foods (EEF), de son côté, est à la tête du rayon épicerie. Enfin, la gestion des boucheries est partagée entre Despi et Novoviande - le premier étant présent dans la majorité des magasins, tandis que le second l’est surtout en Ile-de-France.
Selon nos informations, les projets de Despi attirent déjà les actionnaires de Prosol et d’Euro Ethnic Food, Ardian et l’homme d’affaires Denis Dumont pour le premier, PAI Partners pour le second. En prenant le contrôle de Despi, l’enjeu pour eux est de gagner du poids dans le GIE de Grand Frais, et faire un pas de plus dans la transformation de l’enseigne en un groupe intégré classique à la Carrefour. « Le processus de cession de Despi n’en est qu’à ses prémices, précise un banquier. Il devrait prendre forme à la rentrée et sera aussi ouvert à des investisseurs absents du GIE. » À l’instar de l’américain Clayton Dubilier & Rice, dont le nom commence déjà à circuler. Comptant parmi les plus vieilles sociétés d’investissement de l’autre côté de l’Atlantique, CD&R est présente en France au capital de But, de Conforama ou encore d’Atalian, le leader mondial des services externalisés aux entreprises et aux collectivités.