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Continuer la lectureBernard Arnault, Rodolphe Saadé… les milliardaires se disputent les plages de Saint-Tropez
Plusieurs grandes fortunes, détenteurs d’hôtels de luxe, participent à l’appel d’offres pour le renouvellement des concessions des plages de la station balnéaire.
La guerre des plages est déclarée à Saint-Tropez. Ce lundi 16 juin midi, le plus célèbre petit port du Var clôturera les dépôts de candidatures de l’appel d’offres pour le renouvellement des sous-concessions des bars-restaurants de plages dont la commune a la gestion. Cinq lots sont remis en jeu, dont trois sur la grande plage de la Bouillabaisse, un sur celle des Graniers et un autre aux Salins. Le match s’annonce brûlant tant ces emplacements sont convoités. Selon nos informations, pas moins de 80 dossiers ont été retirés depuis février dernier en vue de postuler sur l’un de ces cinq emplacements dorés. Et naturellement, les milliardaires, propriétaires des principaux hôtels de luxe de la ville, sont aussi de la partie…
De sources concordantes, le groupe LVMH de Bernard Arnault, propriétaire de l’hôtel Cheval Blanc, aurait ainsi jeté son dévolu sur le lot où est actuellement situé le restaurant Golfe Azur sur la plage de la Bouillabaisse à l’entrée de la ville. L’établissement de luxe possède certes déjà son ouverture sur la mer. Mais ce nouvel emplacement lui permettrait de s’offrir un nouvel écrin de sable de 180 mètres carrés à seulement deux minutes à pied… Pour parvenir à ses fins, le groupe hôtelier de la première fortune de France devra notamment ferrailler avec l’actuel maître des lieux, Patrice Leflon dit Patoche, un homme du pays - ex garde du corps de Johnny Halliday - qui exploite l’établissement depuis plus de vingt ans, et confirme lui aussi avoir déposé un dossier pour poursuivre l’aventure familiale.
Des concessions de plages pour les dix prochaines années
À quelques pas de là, un autre milliardaire, Rodolphe Saadé, a également bien l’intention de s’offrir son petit banc de sable pour satisfaire sa clientèle. Le patron de l’armateur CMA CGM, qui vient de mettre la main sur l’hôtel 5 étoiles Le Yaca aurait - toujours de différentes sources - déposé un dossier pour obtenir la concession du resto des Graniers (le lot 4) au pied de la Citadelle. Là encore, cet emplacement de près de 300 mètres carrés a l’avantage d’être situé à quelques minutes en tongs de son établissement situé au cœur de la vieille ville. La famille Saadé devra toutefois jouer des coudes pour décrocher cette plage. Car le Byblos, établissement historique de Saint-Trop’, y a aussi placé ses billes. Le mythique 5 étoiles du groupe Floirat - qui au fil des ans a vu passer Brigitte Bardot, Eddy Barclay, Mick Jagger ou encore Clint Eastwood… -, pourrait avoir un vrai intérêt à mettre la main sur cette parcelle de front de mer toute proche. Il faut dire, qu’outre une implantation idéale pour la clientèle des grands hôteliers, l’exploitation des Graniers affiche aussi une belle santé financière : ces dernières années le restaurant de plage a déclaré au bas mot un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros par an pour un résultat net oscillant entre 500 000 et 660 000 euros. Une jolie petite affaire que l’actuel exploitant, Grégoire Chaix, qui possède aussi les caves du Domaine Tropez, n’entend pas lâcher si facilement. Lui aussi a déposé son dossier, a appris l’Informé.
Quoi qu’il en soit, les candidats aux différentes paillotes - parmi lesquels le nom de Denis Dumont, patron de Grand Frais, circule aussi en ville - devront se montrer patients. La commission spéciale de la mairie ne se réunira qu’à partir de la rentrée prochaine pour désigner les lauréats. Les nouvelles sous-concessions seront alors attribuées dès le 1er janvier 2026 pour une durée de 10 ans.
Une fois désignés, les heureux élus devront s’acquitter de redevances annuelles composées d’une part variable, correspondant à 5 % de leur chiffre d’affaires, ainsi que d’une part fixe comprise entre 30 000 et 60 000 euros, selon les plages. Des investissements sans nul doute très lucratifs.
Contactées, les directions de la communication du groupe LVMH et de LVMH Hôtel Management Cheval Blanc n’ont pas répondu à nos sollicitations. Pas plus que l’hôtel Le Yaca et la holding familiale, Merit France, de Rodolphe Saadé. L’hôtel Byblos et Denis Dumont (joint par l’intermédiaire de son avocat) ne nous ont pas non plus fait de retour.
De son côté, la Ville de Saint-Tropez nous a fait savoir « ne pas être en mesure de faire suite à notre demande. »
