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Continuer la lectureLe groupe strasbourgeois Schroll en passe de basculer sous pavillon allemand
Cette entreprise familiale de déchets va être reprise par Remondis, filiale du conglomérat rhénan Rethmann, futur actionnaire majoritaire de Transdev.

L’allemand Rethmann tisse patiemment sa toile en France. Le conglomérat familial rhénan s’apprête à relayer la Caisse des Dépôts en tant qu’actionnaire majoritaire de l’entreprise de transports en commun Transdev… Mais il nourrit en parallèle des ambitions dans la collecte et le recyclage des déchets. Des activités qu’il couvre au travers de sa filiale Remondis - 41 000 salariés dans le monde pour 12,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires 2023. Cette dernière, a appris l’Informé, est effectivement en passe de prendre le contrôle d’un acteur tricolore de la région Grand Est, le groupe familial strasbourgeois Schroll.
Dirigée par deux frères, Vincent et Pascal Schroll, qui descendent du fondateur Louis-Fernand Schroll, cette discrète entreprise de 800 salariés intervient sur les départements lorrains et alsaciens, tant pour le compte de collectivités locales que pour des entreprises. Elle dispose d’une grosse quinzaine de sites de collecte, de tri, de traitement ou de recyclage de déchets (ordures ménagères, biodéchets…). En 2022, Schroll a également créé près de Mulhouse une unité spécialisée dans la production de combustible dit de récupération, au travers d’une joint-venture avec un autre acteur allemand (BT). Schroll ne publie pas ses comptes consolidés - le magazine spécialisé Recyclage Récupération évoquait en 2021 un chiffre d’affaires de 144 millions d’euros.

Le groupe familial apparaît comme une cible de choix pour permettre à Remondis de s’attaquer sérieusement à la France, un marché où sa présence reste extrêmement limitée et diffuse face à des mastodontes comme Veolia ou Suez : l’Allemand ne couvre qu’une dizaine de bassins locaux répartis entre l’Oise, l’Aube, l’Hérault ainsi que le Haut-Rhin et le Bas-Rhin. Le groupe avait déjà essayé de se renforcer dans l’Hexagone il y a trois ans. Il était alors question d’une opération beaucoup plus spectaculaire, une grosse prise de participation minoritaire dans le « nouveau Suez » créé pour garantir une certaine dose de concurrence dans le secteur après le rapprochement entre Veolia et Suez. Mais la solution industrielle de l’allemand n’avait pas réussi à prendre le dessus sur le schéma d’un consortium purement financier entre les fonds d’infrastructures GIP et Meridiam, secondés par la Caisse des Dépôts.
Contactés par l’Informé à propos de l’opération en cours, ni Remondis ni Schroll n’ont répondu.