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Continuer la lectureLouis Dreyfus Armateurs : l’arrivée d’un nouvel actionnaire se précise
Une poignée de grands fonds courtisent le champion des navires de services. Le scénario d’un changement de contrôle n’est pas à exclure.

La petite révolution en préparation chez Louis-Dreyfus Armateurs (LDA) est en train de prendre forme. Séparé depuis 2007 du groupe de négoce Louis-Dreyfus, mais toujours détenu par la branche de la famille pilotée par Philippe Louis-Dreyfus, le champion des navires de services avait reconnu en juin dernier étudier l’ouverture de son capital… Une grande première pour ce discret partenaire d’Airbus ou Alcatel Submarine Networks, désireux d’accélérer ses investissements dans sa flotte de navires. Les négociations entrent dans la dernière ligne droite : le deuxième tour des enchères pilotées par Rothschild & Co et Oddo BHF a démarré il y a une dizaine de jours. Selon nos informations, les fonds français d’infrastructures Infravia et Antin sont dans la course face à un investisseur britannique, ICG. Mais des sources évoquent aussi la présence d’un acquéreur industriel à ce stade des négociations, en l’occurrence l’armateur havrais Sogestran, un groupe familial venu du transport fluvial et qui s’est développé en mer ces dernières années.
En officialisant ses projets d’ouverture du capital, LDA et son président du directoire, Edouard Louis-Dreyfus (le fils de Philippe, toujours président du conseil de surveillance) avaient assuré plancher sur l’entrée d’un actionnaire minoritaire. Mais les jeux semblent beaucoup plus ouverts, le scénario d’une prise de contrôle étant sur la table, comme l’attestent plusieurs proches du dossier - confirmant ainsi une hypothèse déjà relatée par BFMTV dès juillet. Le schéma d’un retrait pur et simple de la famille serait même envisagé sérieusement : le nouvel actionnaire désigné pour prendre une participation aurait vocation à monter à 100 % dans un horizon de deux ans.
LDA amorce ce virage capitalistique deux ans après avoir pris un tournant stratégique. En 2022, l’armateur est effectivement sorti de l’une de ses activités historiques, le transport de matières premières en vrac. De quoi plomber, bien sûr, son exercice 2023 : son chiffre d’affaires, ressorti à 300 millions d’euros (contre 437 millions un an plus tôt), pour un Ebitda de 60 millions d’euros et un résultat net de 27 millions d’euros. Le groupe s’est ainsi pleinement repositionné sur l’installation et l’entretien de parcs éoliens off-shore, la pose de câbles de télécommunication sous-marins ou encore dans le transport et la logistique pour le compte d’industriels. Dans cette troisième activité, le groupe a décroché en 2023 la prolongation pour quinze ans de son partenariat avec Airbus dans le transport de sous-ensembles entre ses sites de Saint-Nazaire et de Mobile, aux États-Unis. Ce contrat suppose, de la part de LDA, de lourds investissements, puisque l’armateur s’est engagé à construire de nouveaux navires à plus faibles émissions de CO2 pour les besoins de ce marché, leur mise en service étant prévue à partir de 2026.
Contacté, le groupe Louis-Dreyfus Armateurs n’a pas souhaité commenter nos informations. ICG, Infravia, Antin et Sogestran n’ont pas répondu.