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Continuer la lectureMontefiore cherche déjà un autre investisseur pour Ensio, l’ex-Sade Telecom
Sorti de Veolia fin 2020, l’installateur de réseaux de fibre optique regarde vers d’autres pays que la France ou vers le marché de l’énergie.

Le tempo s’accélère chez Ensio, l’un des principaux installateurs de la fibre optique en France. L’entreprise, qui s’appelait encore Sade Telecom jusqu’au printemps 2023, avait fait office de « belle endormie » dans l’orbite de Veolia pendant de longues années. Mais vu les trop faibles synergies avec sa filiale, le géant de l’eau avait fini par le revendre au fonds Montefiore fin 2020. Trois ans plus tard, le financier prépare déjà l’arrivée d’un autre investisseur au capital. Selon nos informations, Montefiore a en effet choisi de confier à la banque Rothschild & Co le soin de piloter un processus d’enchères. Il s’agirait en l’occurrence de trouver un nouvel actionnaire majoritaire à une entreprise qui compte aujourd’hui près de 4 000 salariés.
Ensio fait partie des quelques entreprises de services d’infrastructures télécoms ayant une stature nationale, avec une petite cinquantaine d’agences - et quelques bastions comme la vallée du Rhône et la Nouvelle-Aquitaine. Mais le déploiement du réseau de fibre optique dans le pays touche à sa fin… Ce qui limite les perspectives de croissance des installateurs même si le chiffre d’affaires issu de la maintenance des lignes prend le relais progressivement. Par ailleurs, le marché français demeure hyperconcurrentiel, avec des gros acteurs comme Circet ou Sogetrel et beaucoup de petits intervenants, qui servent parfois eux-mêmes de sous-traitants aux installateurs. Sans compter les pressions sur les prix réalisées par les opérateurs télécoms : ces dernières années, Orange, le principal client d’Ensio, a particulièrement agacé les prestataires sur ce point.
Acquisition en Allemagne
L’hypothèse de l’arrivée d’un nouvel actionnaire se présente à un moment où Ensio regarde de plus en plus vers d’autres marchés que la France. En début d’année, il s’est offert une participation majoritaire dans Deutsche Netzbau, un sous-traitant qui, en dépit d’un chiffre d’affaires encore modeste (30 millions d’euros), lui ouvre les portes de l’Allemagne, un pays où le réseau de fibre est encore loin d’être aussi développé qu’en France. Le groupe parie également sur la Belgique, où il a noué un premier contrat avec l’opérateur Proximus. Ensio multiplie en parallèle les incursions hors du marché des télécoms. Parmi les métiers visés, l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques, mais aussi celle de panneaux solaires ou le raccordement de centrale de biométhane au réseau gazier. Autant de diversifications qui ont permis au groupe de booster son chiffre d’affaires de 390 à 450 millions d’euros entre 2021 et 2022. Son Ebitda prévisionnel pour 2023 approcherait les 50 millions d’euros, après retraitements liés à la norme IFRS 16 qui accroissent le résultat d’une quinzaine de millions en excluant les coûts de location.