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Continuer la lectureFibre optique : Celeste, Netalis et l’Aota contestent la hausse des tarifs d’Orange
Plusieurs opérateurs alternatifs veulent faire annuler les nouveaux prix d’accès aux infrastructures d’Orange, passage obligé pour déployer leur réseau de fibre optique.

La fronde s’organise contre le gendarme des télécoms, l’Arcep. L’opérateur alternatif Celeste vient de saisir le Conseil d’État tandis que Netalis a intenté un recours gracieux contre le régulateur du secteur, a appris l’Informé. De son côté, l’Aota, association regroupant une quarantaine d’acteurs locaux à destination des entreprises (Adenis, Aza Telecom, ComMeeTT, Izarlink, Netensia, Ovea…), vient d’adresser une mise en demeure. Tous cherchent à faire annuler la forte inflation des tarifs d’Orange autorisée par l’Arcep et prévue dès le 1er mars prochain.
Car rappelons-le, le gendarme des télécoms encadre les prix d’accès aux équipements d’Orange comprenant 15 millions de poteaux installés dans toute la France, et 734 000 kilomètres de fourreaux enfouis sous terre. Un héritage de l’ancien monopole France Télécom. Les opérateurs alternatifs utilisent ces infrastructures pour acheminer leurs propres réseaux et s’acquittent d’un droit de passage chaque mois en fonction de la longueur et du diamètre de la ligne. Or, une forte augmentation de ces péages a été décidée. « Aujourd’hui, nous payons 34 centimes d’euro par mètre et centimètre carré et ce prix va passer à 57 centimes au 1er mars puis à 70 centimes en 2025, précise Nicolas Aubé, président de Celeste. Pour nous cela représente un surcoût de 3 millions d’euros et nous empêche de revenir dans le vert cette année ».
La société estime qu’en autorisant de telles hausses, le régulateur ne garantit pas la concurrence, ne maîtrise plus les prix d’Orange, et réduit les capacités d’investissement des différents acteurs dans les infrastructures. En clair, Celeste réclame l’annulation de cette décision, « une entrave au libre exercice de la concurrence », selon lui. D’ailleurs, comme l’avait révélé l’Informé, Bruxelles avait noté que cette augmentation « significative » était trop rapide et avait demandé au gendarme du secteur « la possibilité d’une introduction progressive des nouveaux tarifs [de gros] au cours des prochaines années, afin de donner à tous les acteurs du marché la possibilité d’actualiser leurs business plans et d’être préparés à la prochaine augmentation des prix ».
L’étalement devait donc se faire sur deux ans au moins mais l’Arcep n’a pas suivi ces recommandations. Inacceptable selon l’association des opérateurs télécoms alternatifs (Aota). Elle et certains de ses membres en leur nom propre viennent d’adresser une mise en demeure à Orange. L’Aota va se tourner vers Bruxelles pour lui demander de faire respecter ses recommandations et compte également solliciter la nouvelle secrétaire d’État au numérique, Marina Ferrari.
De son côté, Netalis a intenté un recours gracieux contre le régulateur en demandant un préavis raisonnable en raison de l’impact sur son activité. La hausse de 67 % au 1er mars risque selon lui d’entraîner de grandes difficultés économiques. Qui plus est, à l’écouter, la décision aurait dû être soumise à l’Autorité de la concurrence pour avis avant son application, ce qui n’a pas été le cas.
Ces plaintes ne sont que les premières d’une longue liste. Bouygues Telecom et SFR ont également fait part de leur colère et se réservent le droit de réagir. De son côté, l’Arcep n’a pas souhaité faire de commentaire et renvoie vers sa note de synthèse publiée en fin d’année dernière sur son site Internet.