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Continuer la lectureLa vente de Webedia (Jeuxvideo.com, Purepeople, Allociné…) proche d’aboutir
Alors que Vincent Bolloré n’a toujours pas déposé d’offre, plusieurs fonds anglo-saxons ont remis la leur pour tenter de reprendre la société de contenus et de divertissements numériques de Marc Ladreit de Lacharrière.

Ira, ira pas ? Depuis le 20 octobre, date de remise des premières offres, la spéculation bat son plein autour du rachat de Webedia. Selon nos informations, le processus de cession de la filiale de Fimalac dédiée aux contenus et divertissements numériques a cependant permis d’attirer une poignée de fonds anglo-saxons. Parmi eux, BC Partners et Towerbrook. Le premier s’est illustré au printemps en rachetant pour plus d’un milliard d’euros Havea, l’un des champions tricolores de la santé naturelle et des compléments alimentaires. Le second n’est autre que le propriétaire d’Infopro Digital, la maison mère de L’Usine Nouvelle, de LSA et du Moniteur. « ‘Il y a fort à parier que l’un de ses deux fonds sera le futur propriétaire de Webedia, estime un banquier. L’un comme l’autre ont beaucoup travaillé sur le sujet. »
Également partie prenante dans l’enchère pilotée par Société Générale et LionTree, Bain Capital avance prudemment. Si le fonds originaire de Boston a bel et bien remis une offre, il n’aurait en revanche pas l’intention de batailler face aux autres candidats, privilégiant des négociations bilatérales. Un retrait de sa candidature n’est donc pas exclu. Cité à plusieurs reprises en amont de la remise des offres, KKR serait aussi de la partie, à en croire un gérant de fonds. Tous ont refusé de commenter l’évolution du dossier.

Enfin, deux offres minoritaires émergent, dont celle de Bpifrance. L’établissement public a en effet prévu de s’inviter aux côtés du futur propriétaire de Webedia. Enfin, un fonds souverain saoudien aurait aussi avancé ses pions. Les industriels sont quant à eux aux abonnés absents, à l’exception de Vivendi. Le groupe de Vincent Bolloré n’aurait pas remis d’offre mais les appels du pied auprès de Marc Ladreit de Lacharrière se sont multipliés ces dernières années. « Vivendi joue une partition différente. Il est intéressé par Webedia mais n’est pas prêt à y mettre le prix demandé, près d’un milliard d’euros », estime un proche du dossier. En d’autres termes, si Fimalac ressort déçu de ses échanges avec les fonds, il pourrait se tourner vers Bolloré, qui l’intégrerait alors dans son pôle presse, Prisma, comme le mentionnait BFM il y a deux semaines.
Fondé en 2007 et détenu par Fimalac depuis 2013, Webedia a bâti sa réputation sur la popularité de ses sites Web. En France, il possède notamment Jeuxvideo.com, Purepeople, Terrafemina, Allociné, 750g et easyVoyage. Il déclare être présent dans une quinzaine de pays, où il emploie 2.300 collaborateurs, dont 400 ingénieurs. Peu de synergies existent avec les autres participations de Fimalac, mais Webedia a bénéficié de nombreux investissements qui lui ont permis de croître par acquisition. En 2019, elle a racheté la société de production audiovisuelle Elephant au présentateur Emmanuel Chain et son associé Thierry Bizot, à l’origine entre autres de la série Fais pas ci, fais pas ça et de l’émission Sept à Huit. La même année, le groupe avait aussi absorbé Club Santé Débat, une entité fondée par Michel et Franck Cymes (détenteurs d’un partenariat avec Harmonie Mutuelle), ainsi que du spécialiste de la visibilité Web Partoo.
Au total, Webedia revendique 250 millions de visiteurs uniques et quelque 30 millions de visiteurs mensuels dans l’Hexagone. Une force de frappe accentuée par une écurie d’influenceurs réunies sous l’ombrelle Webedia Creators et où figurent notamment les youtubeurs Norman, Cyprien et Natoo. D’autres ont préféré quitter le groupe, à l’image du duo McFly et Carlito, ou du Youtubeur Squeezie, dont l’Informé a dévoilé les comptes florissants.