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Continuer la lectureBrutus vs César : le peplum tourne à l’aigre entre Kheiron et son coproducteur
L’humoriste et la société de production de Simon Istolainen, rachetée par Mediawan* en 2019, se réclament mutuellement d’importants montants.

Avec sa ribambelle de stars (Thierry Lhermitte, Gérard Darmon, Ramzy Bedia…), le dernier film de Kheiron aurait pu propulser le réalisateur au sommet. Malheureusement, Brutus vs César a plutôt causé à l’humoriste une cascade de désillusions. Sortie en plein Covid-19, cette parodie de péplum potache a fini directement sur Amazon Prime Video, sans passer par la case ciné. Malgré son casting trois étoiles, elle n’a pas franchement emballé les critiques (ni les spectateurs à en croire sa note de 1,2 sur 5 sur Allociné). Et pour couronner le tout, selon nos informations, le long-métrage vaut à l’artiste des années de procès : depuis 2021, Kheiron et son coproducteur Simon Istolainen s’affrontent devant les tribunaux pour se réclamer mutuellement de l’argent. Retour sur une triste histoire de trahison (sans toge cette fois).
Les prémices remontent à 2017. À cette époque, Istolainen, cofondateur de MyMajorCompany, s’essaie déjà au cinéma depuis plusieurs années (Les gamins, Robin des bois, la véritable histoire...) et décide de monter sa propre société de production, Païva Films. Heureux d’une première collaboration avec Kheiron autour du film Nous trois ou rien, il s’associe avec l’humoriste sur d’autres projets, comme Mauvaises herbes, Boutchou et enfin Brutus vs César. Plusieurs contrats de coproduction sont signés entre Païva Films, l’humoriste et sa société (Centaure), mais tout bascule à la sortie du vrai faux peplum. Alors que le film était censé être projeté au cinéma, la crise sanitaire bouscule les plans : un accord est finalement conclu pour une diffusion sur Prime Video. Il est alors entendu qu’en tant que scénariste, Kheiron recevra 250 000 euros de la part de Païva Films : 10 000 euros à la mise en production de l’opus, puis 240 000 au premier jour d’exploitation sur la plateforme de SVOD d’Amazon.
Le problème ? Kheiron ne reçoit que le premier versement. Lassé de réclamer, sans succès, son dû, l’humoriste assigne Païva Films devant le tribunal. Finalement, le juge des référés accède à sa demande et condamne la société de production à lui verser les 240 000 euros restants. Interrogé sur l’affaire, un ancien compagnon de route d’Istolainen se révèle peu surpris : « Il est brillant et séduisant, il continue toujours d’embarquer de nouvelles personnes dans ses affaires… mais il n’est pas très fiable, et finit toujours par se saboter. »

Mais le combat ne s’arrête pas là. De son côté, Istolainen lance aussi une procédure judiciaire contre Kheiron et sa société Centaure. L’entrepreneur leur réclame près de 530 000 euros, au titre de plusieurs factures et autres avances à rembourser. Sans le moindre succès. Pour le tribunal, « la société Païva n’établit pas la preuve des créances alléguées » : elle est condamnée à verser 5 000 euros à Kheiron ainsi qu’à Centaure, au titre des frais de justice.
Contactés, Kheiron et son avocate n’ont pas souhaité commenter l’affaire. De son côté, Simon Istolainen nous indique avoir fait appel des décisions : « Nous allons demander justice sur nos demandes légitimes. Nous n’avons aucun doute sur notre interprétation des contrats et nous sommes la partie lésée ici. »
Article modifié le 27 mars 2024 suite à la prise de contact de Simon Istolainen qui a finalement souhaité réagir.
*La société Mediawan, qui détient 33 % du capital de Païva Films, a été cofondée par Xavier Niel (également actionnaire à titre individuel de l’Informé).