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Continuer la lectureTrixell, la filiale de Thales, coupe dans ses effectifs
Confrontée à une concurrence exacerbée, l’entreprise spécialisée dans les détecteurs pour la radiologie numérique médicale n’atteint toujours pas ses objectifs de vente.

Creux de vague pour Trixell. La filiale de Thales, Philips Healthcare et Siemens Healthineers, spécialisée dans les composants électroniques pour le secteur médical, doit revoir ses effectifs à la baisse et réduire ses coûts de structure. Logée dans la global business unit Thales Avionics, qui abrite la plupart des activités santé du groupe, la société est confrontée à un recul continu de ses commandes. En 2022, son chiffre d’affaires dépassait tout juste 150 millions d’euros, contre 190 millions en 2018, et son résultat net plafonnait à 7,8 millions d’euros, contre 23 millions d’euros quatre ans plus tôt. Des discussions entre la direction et les partenaires sociaux ont démarré en novembre pour mettre en place « un plan d’adaptation de l’emploi », confirme le groupe à l’Informé. Elles devraient se traduire par la signature d’un accord d’anticipation au premier trimestre. Une soixantaine de postes, sur les 370 collaborateurs de son site de Moirans dans l’Isère, devraient être supprimés.
Ce plan s’appuiera sur le dispositif interne de « gestion active de l’emploi » (GAE) existant chez Thales, enclenchable pour les entités du groupe confrontées à des difficultés économiques et industrielles prévisibles. La démarche permet de moduler la masse salariale « sur la base du volontariat, sans départ contraint ni licenciement économique », en proposant des reclassements internes, des mobilités ou des départs en préretraite.

« Les objectifs de vente n’ont une nouvelle fois pas été atteints et l’entreprise fait les frais d’erreurs et de lenteurs dans la stratégie face à un contexte hyperconcurrentiel », explique une source interne. De fait, le marché mondial des détecteurs médicaux subit une double contrainte : la montée en puissance rapide des fabricants de composants - notamment asiatiques - et la baisse simultanée des commandes des hôpitaux. « La croissance sur les équipements servant à l’imagerie 2D s’est fortement ralentie au niveau mondial », complète une source syndicale. La direction de Trixell a bien tenté de changer son fusil d’épaule en se réorientant vers des dispositifs plus technologiques, à forte valeur ajoutée mais à plus faible volume de vente. Sans toutefois combler son retard. L’un de ses nouveaux produits phare - le détecteur EZ3, lancé il y a deux ans - est ainsi arrivé trop tard sur le marché, laissant le temps à ses rivaux de s’installer.
Bien que majoritaire au capital, le groupe dirigé par Patrice Caine reste par ailleurs très dépendant de Philips et Siemens - coactionnaires à hauteur de 24,5 % chacun - dans la définition de la stratégie : premiers clients de Trixell dont ils achètent l’essentiel de la production, les deux géants des systèmes de diagnostics médicaux poussent aussi pour une baisse des prix des composants…
En parallèle au plan d’adaptation de l’emploi décidé par la direction, Thales devrait aussi renforcer la politique commerciale de sa filiale et remettre au pot en matière de R&D.