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Continuer la lectureAir France, easyJet, Volotea… les compagnies aériennes écopent d’une rafale d’amendes
Le ministère des transports a sanctionné dix transporteurs pour avoir mal informé ou mal indemnisé des passagers, notamment après des annulations de vol. Certaines devront payer plus de 100 000 euros.

L’opération ressemble à une distribution de punitions. Et les mauvais élèves sont nombreux. Pour ne pas avoir respecté les droits des passagers, le ministère chargé des transports a récemment frappé au portefeuille dix compagnies aériennes. Les bonnets d’âne ont été distribués à de grandes compagnies européennes (Air France, British Airways), à des low cost (easyJet, Transavia, Volotea, Air Europa et Iberia Express) et à des transporteurs extra-européens (Royal Air Maroc, Tunisair et Air Sénégal).
Les décisions – on en compte 33 au total, chaque compagnie en cumulant plusieurs - remontent à novembre et décembre 2024, mais n’avaient pas filtré jusqu’à présent. Selon le décompte réalisé par l’Informé, un total de 488 000 euros d’amendes a ainsi été infligé (voir le détail en fin d’article).
Les compagnies épinglées se voient reprocher un cocktail d’entorses à la réglementation européenne de protection des passagers : mauvaise information sur leurs droits, remboursement tardif du billet après une annulation de vol (le délai maximum est de sept jours), non-versement de l’indemnité prévue pour surréservation ou retard supérieur à 3 heures (soient 250 à 600 euros selon les vols)… L’espagnole Volotea décroche la palme avec 134 500 euros d’amendes dans neuf dossiers différents. Elle est suivie par easyJet (117 000 euros), Air Europa (48 000 euros) et Air France (39 500 euros).
Un tiers de dossiers portent sur des annulations de vols remontant à la période du Covid. D’autres « traitent de la problématique du réacheminement des passagers en cas d’annulation de vols sachant que les circonstances géopolitiques (en Ukraine, au Liban, et en Israël...) ont conduit des compagnies à annuler des vols pour des raisons de sûreté », croit savoir un professionnel du secteur. Interrogé par l’Informé, Air Europa indique que l’amende « a été payée, clôturant ainsi l’affaire », tandis qu’Air France parle d’un nombre de cas « isolés au regard du volume important » de réclamations notamment liées à la période du Covid. easyJet et Volotea n’ont pas répondu à notre demande de commentaires.
Cette série de sanctions ne manquera pas d’alimenter le débat sur les pratiques des compagnies vis-à-vis des passagers. Les sociétés privées spécialisées dans le dédommagement des clients accusent les transporteurs de tout faire pour ne pas verser les indemnités légales. Ces derniers dénoncent à la fois un activisme de ces « officines » à but lucratif - elles prennent une commission sur les sommes récupérées pour le compte des consommateurs - ainsi que des règles d’indemnisation trop contraignantes. La réforme du cadre réglementaire est en discussion à Bruxelles. Il est notamment question d’alléger les indemnisations qui pèsent sur les compagnies en cas de retard d’un vol, au grand dam des associations de consommateurs.
Interrogée, la direction générale de l’aviation civile (DGAC), rattachée au ministère, n’avait pas répondu avant la finalisation de cet article.
