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Continuer la lectureLivraison de repas : la start-up Foodchéri (Sodexo) réduit la voilure
Le spécialiste des livraisons de plats frais en entreprise et chez les particuliers ferme plusieurs de ses antennes régionales pour se rapprocher de l’équilibre.

Foodchéri poursuit son régime sec. Après avoir abandonné les villes de Toulouse, Strasbourg et Nantes en 2021, la start-up de livraison de repas vient de fermer son activité à Bordeaux et Lyon, a appris l’Informé. Son objectif ? Se recentrer sur Paris, où elle réalise le gros de son activité, pour enfin trouver l’équilibre. Car depuis sa création en 2016, la jeune pousse n’a jamais dégagé le moindre bénéfice : sur son exercice 2023 (clos fin août), elle enregistrait encore 6,1 millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de 29 millions d’euros.
Dès ses débuts, l’entreprise s’est pourtant tout de suite positionnée sur un segment tendance, revendiquant le travail d’ingrédients de saison et une forte sensibilité environnementale. Rachetée par le géant de la restauration collective Sodexo en 2018, elle s’appuie toujours sur un bataillon de chefs pour élaborer ses propres recettes. Des plats concoctés dans sa cuisine centrale de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne) puis envoyés vers des entreprises clientes : Altice, Christian Dior, Ubisoft, Universal, ou encore Goldman Sachs si l’on en croit la start-up. Celles-ci peuvent mettre à disposition de leurs employés un comptoir Foodchéri avec tout le nécessaire pour réchauffer les plats, ou même recourir à un animateur dédié.

Un business model qui s’avère fragile. « Quand vous sortez de Paris, la taille de marché est différente - souvent plus petite que prévu -, tout comme les habitudes de consommation », confie un spécialiste de la distribution. Surtout, la concurrence est rude, emmenée par les plateformes comme Uber Eats et Deliveroo. Pour exister, les pros de la livraison doivent débourser des fortunes en développement et en acquisition client… à un moment où les conditions de financement ne sont plus aussi favorables qu’il y a deux ou trois ans. Et pour couronner le tout, Foodchéri, spécialisée sur le marché des entreprises, doit faire face à l’explosion du télétravail depuis la pandémie…
Contacté par l’Informé, Sodexo n’a pas souhaité répondre à nos questions. Le géant de la restauration collective n’est pas seul sur ce créneau de la livraison de repas en entreprise. On y trouve ainsi Frichti, qui propose une livraison dans les bureaux sur commande avant 11 heures, ou bien la mise à disposition d’un stock d’une cinquantaine de plats dans certaines cafétérias, avec un complément d’offre sur des produits d’épicerie et de dépannage. Frichti a brièvement appartenu à la société de quick commerce Gorillas, avant d’être racheté par le spécialiste du e-commerce La Belle vie l’an dernier. Le distributeur Carrefour est aussi présent, avec Refectory. Cette start-up rachetée en 2020, a ainsi accusé des pertes de 9 millions d’euros en 2022 (dernier exercice connu), mais connaît un chiffre d’affaires de 35 millions, en progression régulière.
A noter qu’en plus de l’abandon des grandes villes hors Paris, Foodchéri a également stoppé il y a quelques mois l’activité de livraison de plats aux particuliers en Belgique, baptisée Seazon.