L'abonnement à l'Informé est à usage individuel
Un autre appareil utilise actuellement votre compte
Continuer la lectureIsla Délice, le roi du halal, vendu à prix discount par les Perrodo
Malgré le rebond de la consommation des produits halal, cet industriel de l’agroalimentaire n’a pas réussi à créer l’engouement auprès des investisseurs et industriels du secteur.

La famille Perrodo, à la tête du discret groupe pétrolier Perenco, va devoir s’en contenter. Après des mois de tractations, sa structure d’investissement Perwyn a fini par entrer en négociations exclusives avec Alvarez & Marsal Capital pour lui revendre Isla Délice, le leader français du halal, a appris l’Informé. Un fonds d’origine américaine, ici conseillé par Natixis Partners, connu pour ne pas être un « gros payeur ». De fait, à l’issue du processus de cession piloté par Macquarie Capital, l’industriel tricolore aurait été valorisé près de 150 millions d’euros, soit un peu plus de 7 fois l’Ebitda qui avoisine 20 millions, alors que les vendeurs espéraient un multiple de 12 selon plusieurs sources.
Mais ce multiple a rapidement été perçu comme exorbitant par le marché. « Les industriels qui se sont penchés sur le dossier, comme le français LDC, n’ont pas été offensifs dans cette enchère, constate un financier. Les multiples usuels de ce marché se situent davantage entre 5 et 7 fois l’Ebitda, voire 8 fois si la marque est forte et sans véritable concurrente. » Le numéro 1 français du halal, connu pour ses spécialités de charcuterie, de surgelés et de plats cuisinés, est massivement présent dans les rayons de la GMS mais doit affronter une rude concurrence. De la part de marques de la grande distribution bien sûr, mais aussi de Reghalal, Fleury Michon, Zakia halal et Oriental Viandes.
Qui plus est, Isla Délice a pris de plein fouet l’inflation sur les viandes et a peiné à la répercuter auprès de ses partenaires de la GMS. L’année dernière, les Perrodo l’avaient incité à refinancer la dette LBO de 2018 pour pouvoir notamment se verser un dividende exceptionnel. Un refinancement opéré auprès d’Ares, qui restera d’ailleurs le créancier de référence du groupe à l’occasion de ce nouvel LBO, la dette (représentant 6 fois l’Ebitda en incluant le financement PIK*) étant portable.
¨Payment in kind : un type de prêt où l’emprunteur ne paie pas les intérêts en argent comptant. À la place, les intérêts sont capitalisés.