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Transports - Auto

CMA CGM a encore payé un impôt ridicule en 2024 grâce à sa niche fiscale

Face aux attaques de LFI et du RN, le groupe de Rodolphe Saadé a sauvé à l’Assemblée le dispositif dont il bénéficie depuis 2013. En 2024, il a ainsi payé cinq fois moins d’impôts qu’une entreprise classique.

Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, a annoncé dans le bureau ovale début mars un investissement de 20 milliards de dollars aux Etats-Unis.
Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, a annoncé dans le bureau ovale début mars un investissement de 20 milliards de dollars aux Etats-Unis. ALEX WONG / Getty Images via AFP

Le couperet n’est pas passé très loin. Lors de l’examen du projet loi de finances 2025, LFI mais aussi le RN se sont attaqués à la niche fiscale dont bénéficient les armateurs, à commencer par le plus important d’entre eux, le marseillais CMA CGM. Depuis 2013, ce dispositif permet à la société dirigée par la famille Saadé de payer une taxe au tonnage de quelques pourcents, plutôt que les 25 % d’impôts habituels sur les bénéfices. Grâce à ce système, renouvelé pour dix ans en 2023, le groupe calcule son imposition sur la base de la capacité de ses navires (305 détenus)… et réalise des cargaisons d’économies. Selon la Cour des comptes, cette niche a représenté un manque à gagner de 3,8 milliards d’euros en 2022 pour les caisses de l’État, puis 5,6 milliards en 2023. « Je considère que c’est anormal », avait lancé la présidente du RN, Marine le Pen, sur France 2 en juin dernier, pointant les bénéfices records engrangés par CMA CGM durant la crise du Covid. Aussitôt, son PDG, Rodolphe Saadé, avait lancé la riposte lors d’une conférence de presse. « Si la France décide d’arrêter le régime de la taxe au tonnage, ça nous met dans une situation de désavantage par rapport à nos concurrents européens et à nos partenaires asiatiques », avait-il prévenu. En revanche, le dirigeant s’était dit prêt à payer une contribution exceptionnelle de solidarité des grosses entreprises. Dans ce cas, « on serait là », avait-il ajouté. La niche a finalement été maintenue telle quelle (cf. encadré).