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Continuer la lectureLe semencier Syngenta va tailler dans ses effectifs français
Le géant suisse souffre dans un marché difficile, avec des contraintes réglementaires et géopolitiques accrues qui ne facilitent pas la vente des semences et produits phytosanitaires.

La filiale française du géant de l’agrochimie Syngenta n’est pas épargnée par les difficultés de sa maison mère. L’an dernier, le groupe suisse, spécialiste des semences et produits phytosanitaires, avait accusé un recul mondial de ses ventes de 4 %, à 32,2 milliards de dollars, ainsi qu’un plongeon de son Ebitda de 18 %, à 4,6 milliards de dollars. En cause ? De forts déstockages de produits phytosanitaires de la part des grossistes et détaillants et une hausse des taux d’intérêt qui a pesé sur les ventes. Le tout intervenant après une année 2022 record. Ce coup de mou n’est pas sans conséquence pour les équipes tricolores. Selon nos informations, Syngenta France vient d’acter un plan de sauvegarde de l’emploi dans l’Hexagone, sous réserve de la validation finale par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités. Dans le détail, ce PSE mené pour des motifs économiques vise la suppression de 65 postes (dont 20 vacants) sur les 1 150 de l’entreprise, avec en complément la création de 13 postes.
Il faut dire qu’à la situation mondiale, s’ajoutent d’autres problèmes propres à la France. « Le contexte de marché est difficile, et l’environnement réglementaire est de plus en plus contraignant par rapport à notre portefeuille de produits. D’où la volonté de mener une restructuration de l’entreprise », explique Sébastien Evain, responsable de la communication de Syngenta France. Les produits phytosanitaires n’ont plus bonne presse dans le pays et certaines dispositions (comme la Loi Egalim par exemple) viennent perturber la bonne marche commerciale de l’entreprise. L’instabilité géopolitique a également eu des répercussions sur l’activité, Syngenta France étant d’habitude fournisseur de semences pour l’Ukraine et la Russie par exemple.
Si aucune fermeture de site n’est prévue en France (Syngenta en compte 10), les emplois supprimés toucheront le siège, situé à proximité de Toulouse, et d’autres implantations. Cette restructuration fait partie d’un plan de réorganisation baptisé Cap 2026, présenté comme un moyen d’accélérer les efforts de Syngenta en matière de transition agroécologique, tout en conservant ses expertises actuelles. En France, Syngenta a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2022, réparti quasiment à égalité entre les semences et les produits phytosanitaires. La filiale française du groupe suisse (mais dont les actionnaires sont chinois) n’en est pas à sa première refonte de l’organigramme. Plusieurs plans de restructuration, parfois massifs, ont ainsi été menés depuis une quinzaine d’années. Concernant celui en cours, un appel au volontariat devrait être effectué pour éviter au maximum les départs contraints.