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Lutte contre le narcotrafic : les géants du numérique veulent sauver le chiffrement de leurs messageries

Dans un commentaire adressé au gouvernement et aux parlementaires, le représentant d’Apple, Amazon, Google, Microsoft ou encore Samsung dit non à la remise en cause du chiffrement de bout en bout.

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XOSE BOUZAS / Hans Lucas via AFP

La proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic sera examinée en commission des lois du 4 au 7 mars prochains, puis dans l’hémicycle à compter du 17 mars. Tous les yeux sont braqués sur une disposition adoptée via un long amendement en séance au Sénat, qui compte obliger les plateformes à mettre en place les mesures nécessaires pour permettre aux autorités d’accéder aux données notamment des messageries chiffrées (WhatsApp, Signal, Telegram et autres). Les acteurs concernés auraient l’obligation de répondre aux réquisitions des agents et des autorités judiciaires, « sans pouvoir exciper d’arguments contractuels ou techniques qui y feraient obstacle », prévient la disposition. Les intermédiaires non coopérants feraient face à une amende pouvant atteindre jusqu’à 2 % de leur chiffre d’affaires mondial annuel hors taxes. Cette réforme en cours a été applaudie par le garde des sceaux Gérald Darmanin et le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau. « Ces textes ont pour objet de lutter contre la criminalité organisée : il s’agit non pas d’écouter tout le monde, tout le temps, sur tous les sujets, mais de s’intéresser aux narcotrafiquants », a assuré le locataire de la place Beauvau au Sénat. Sans surprise, l’engouement n’est pas du tout partagé par les principaux acteurs du numérique. Dans un courrier que révèle l’Informé (téléchargeable ci-dessous), l’Alliance française des industries du numérique (AFNUM), leur représentante, considère que ce texte vient « affaiblir la cybersécurité des services de messagerie dans leur ensemble ».