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Médias - Culture

Coupe du monde de rugby : les mille business des joueurs du XV de France

À un mois de la compétition, L’Informé s’intéresse aux multiples percées de Dupont, Fickou ou Ntamack dans le monde des affaires. Premier épisode d’une série de trois.

Le capitaine Antoine Dupont et ses coéquipiers.
Le capitaine Antoine Dupont et ses coéquipiers. Mike Hewitt / Getty Images

Le public le connaît en rugbyman exceptionnel. Rapide, clairvoyant, polyvalent… Mais depuis peu, Antoine Dupont a décidé d’exploiter ces qualités sur un tout autre terrain de jeu : le business. Restauration, événementiel, sport… le capitaine du XV de France multiplie les investissements. À Toulouse, il a misé sur une guinguette idéalement située près du Jardin des plantes, La pétanque des copains. Dans les Hautes-Pyrénées, il a transformé, avec son frère Clément, un hôtel familial en un lieu d’évènementiel en 2021. Le Domaine de Barthas accueille mariages, séminaires d’entreprises, fêtes d’anniversaire… et propose aux convives des vidéos, signatures d’autographes ou interventions de la star. Dans un tout autre registre, le patron des Bleus a aussi rejoint Teampact Ventures, une structure d’investissement dans des starts-up dédiée aux sportifs, finançant Barooders par exemple, une plateforme de revente d’équipements outdoor de seconde main. À ses côtés dans cette dernière aventure, on retrouve d’ailleurs trois de ses coéquipiers : Gaël Fickou, Julien Marchand et Damian Penaud.

De leur côté, les talonneurs Julien Marchand et Peato Mauvaka ont misé sur la chaîne de restaurants asiatiques Le Kiosque. Implantée dans le Sud-Ouest, la société compte cinq adresses, dont quatre à Toulouse et une à Bordeaux. Enfin, le 3/4 centre du Racing 92 Gaël Fickou a ouvert deux restaurants de bord de mer avec son frère dans leur ville natale, à Seyne-sur-Mer : le Seynois et le Père Louis. Une surreprésentation des joueurs de rugby dans ces métiers de bouche qui n’étonne pas vraiment : « Ces investissements correspondent bien à l’image de bons vivants qu’ont les rugbymen, souvent originaires du Sud-Ouest », sourit un spécialiste du milieu.

Des projets tombés à l’eau ?

Mais nos Bleus n’en restent pas moins des sportifs ! Ainsi, le centre Gaël Fickou a investi dans l’équipementier en ligne Ô Sport et le distributeur de la marque SmellWell en France, une société suédoise d’inserts antiodeurs pour les sportifs, aux côtés de l’ancien joueur de rugby Jordan Garnier et de Jean-Marc Autheman. Pour sa part, le joueur franco sud-africain Paul Willemse a annoncé récemment avoir misé sur les compléments alimentaires pour sportifs Built4Life. « Enthousiaste à l’idée de faire partie de cette aventure », l’international français indique à l’Informé que sa décision « découle d’un changement profond dans [sa] démarche vis-à-vis de [sa] carrière et de [son] bien-être » après plusieurs blessures.  Le montpelliérain Arthur Vincent se concentre quant à lui sur la récupération  : il a injecté près de 7 000 euros dans un centre de cryothérapie dans l’Hérault. Plus gros miseur, Bastien Chalureau a investi 80 000 euros dans MyRookie début 2023, une application qui doit aider les nouveaux talents à intégrer des clubs de plus haut niveau.

Mais le deuxième ligne est bien placé pour le savoir, ces aventures ne tournent pas toujours bien. L’an dernier, il avait lancé le site de vente d’appareils d’auto-massage La piraterie sportive… Le projet serait « tombé à l’eau » selon le joueur. Romain Ntamack connaîtra-t-il le même sort ? En mars dernier, le Toulousain annonçait en grande pompe le lancement de son application « NTK Rugby Kick » en collaboration avec Red Bull. L’idée ? Perfectionner l’entraînement des rugbymen en devenir. Quelques mois plus tard, force est de constater que l’appli n’est disponible ni sur l’App Store ni sur Android… Interrogés, le joueur et son agence n’avaient pas répondu à nos sollicitations à la publication de cet article.

Reste un projet assez inattendu, signé Fickou, une fois de plus : une société de production, Talent is an art. « Nous préparons le lancement pour après la coupe du monde », confie l’associé et ami du joueur depuis plus de 10 ans David Viarouge. L’agence pourra autant « produire des campagnes de communication » qu’ « accompagner un vivier de talents sportifs et artistiques », nous indique le complice. « J’avais l’idée de monter cette boîte depuis quelques années, et quand j’ai relancé l’idée, Gaël m’a dit qu’il voudrait faire partie du projet car le monde de l’art l’intéresse beaucoup », détaille David Viarouge à l’Informé. Une soirée de lancement est prévue courant octobre.

Les nouveaux serial ambassadeurs

Adidas, Casino, Volvic, Gedimat… Depuis plusieurs années, les rugbymen prêtent leur image à diverses marques via des contrats de sponsoring minutieusement négociés par leurs agents. Sur leurs pages Instagram, les joueurs multiplient les posts soignés et n’ont rien à envier aux influenceurs les plus en vue. “Les marques sont de plus en plus intéressées”, assure Kevin Vaney, à l’origine d’une campagne publicitaire avec Grégory Alldritt pour l’assistant de conduite Coyote. Certains bleus préfèrent les projets de plus petite envergure. Ainsi, Matthieu Jalibert, Damian Penaud, Grégory Alldritt et Cameron Woki ont conclu un partenariat avec Brooke Collection. L’entreprise propose des “Fan Packs” aux afficionados de Rugby, dans lesquels ils peuvent retrouver des objets dédicacés par leurs idoles, des places pour des matchs ou encore, graal ultime, des bons pour une rencontre avec leur joueur préféré. Selon nos informations, deux ou trois autres stars du XV de France devraient prochainement rejoindre le projet. “Nous souhaitions profiter du bel engouement autour de la coupe du monde de rugby et du XV de France pour créer une dynamique positive entre les joueurs et les fans”, s’enthousiasme l’un des fondateurs de l’entreprise Quentin Lebranchu. Mais l’entrepreneur se montre moins loquace lorsqu'il s’agit de parler contrats, évoquant toutefois des cachets d’ambassadeur qui “se discutent en dizaines de milliers d’euros” pour des accords courant jusqu’à la fin de la coupe du monde. L'événement pourrait ensuite faire bondir les montants. “Mais ils n’atteindront jamais ceux des footballeurs, souffle un expert. Il n’y a pas la même démesure dans le rugby…

Des succès mitigés en librairie

Pour l’heure, peu de rugbymen du XV de France ont tenté une incursion dans le monde de l’édition. Le demi d’ouverture Ntamack a publié chez Michel Lafont en juin 2023 Essai ! Dans la cour des grands, le premier tome d’une série de livres jeunesse sur sa carrière. Selon nos informations, l’ouvrage s’est vendu à plus de 3 000 exemplaires depuis sa sortie. Si le sportif a perçu 10 % de droits d’auteur sur chaque exemplaire vendu, comme c’est courant dans le métier, on peut estimer qu’il a déjà retiré près de 4 000 euros de l’opération. Gaël Fickou lui a publié son autobiographie Derrière l’armure en coécriture avec le journaliste de l’Équipe Maxime Raulin en mai dernier. Écoulé à près de 1 300 exemplaires, l’ouvrage, toujours selon le même calcul, pourrait avoir rapporté environ 2 500 euros à l’originaire de La Seyne-sur-Mer.

 

Contactés, la Fédération française de rugby ainsi que certains joueurs n’avaient pas répondu à nos sollicitations à la publication de cet article.

Retrouvez l’épisode 2 de notre enquête sur l’argent du XV de France : L’astuce du XV de France pour payer moins d’impôts, mais aussi l’épisode 3 : Les lucratifs business de Fabien Galthié, l’entraîneur du XV de France.

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