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Médias - Culture

Comment un DJ grenoblois a tenté d’exploiter une faille de la Sacem

Profitant d’un flou dans les conditions d’octroi d’une aide aux spectacles en ligne, il avait réclamé 113 000 euros à l’organisme de collecte. La justice a mis au jour sa combine.

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LIONEL BONAVENTURE / AFP

L’opportune créativité du DJ Richard Malcoh aurait pu coûter très cher à la Sacem. Durant la pandémie, ce DJ grenoblois s’est montré pour le moins productif. Entre janvier et septembre 2021, ce féru de musique électronique a diffusé pas moins de 1 467 sets sur Facebook, l’équivalent de 6 par jour ! De quoi réclamer à la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) la bagatelle de 113 000 euros... L’argument ? Pour aider les artistes pénalisés par la fermeture des salles de spectacles, l’organisme a proposé, dès 2020, une aide aux livestreams : il offrait 76 euros pour chaque diffusion gratuite, en direct, événementielle et unique d’un concert, d’un DJset ou d’un sketch sur Facebook, Instagram, YouTube ou Twitch. Pas folle, la société de gestion conditionnait tout de même ce coup de pouce à plusieurs critères : le post publié devait durer au moins 20 minutes et totaliser a minima 1 000 vues (avec un bonus de 0,001 € par visionnage au-delà). Mais elle a fait l’erreur de ne fixer aucun plafond à son dispositif. Malin, le DJ Richard Malcoh a donc voulu profiter de la brèche, comme d’autres (cf encadré). Malheureusement pour lui, ses demandes sont restées lettre morte. Sans nouvelle, il a porté le différend devant la justice, mais le tribunal judiciaire de Nanterre a donné raison à la SACEM qui refusait de payer les montants réclamés, dénonçant de multiples artifices, un rythme effréné de publications, et une audience artificiellement gonflée.