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Continuer la lectureMaison Gainsbourg : le choix du repreneur reporté, une nouvelle offre sur la table
Une audience avait lieu ce mercredi pour étudier les offres de reprise des différents candidats au rachat du lieu culturel, mais le tribunal des activités économiques de Paris a reporté les débats.

Un an après son placement en redressement judiciaire, le sort de la Maison Gainsbourg est toujours inconnu. Alors qu’une audience avait lieu ce jour pour étudier les offres des différents candidats à la reprise du lieu culturel en hommage à l’artiste, le tribunal des activités économiques de Paris a décidé de prolonger le délai de la période d’observation - pour une durée de quatre mois, précise une source proche du dossier. Une demande qui émanait de l’administrateur judiciaire désigné pour gérer la société, sur fond de grosses difficultés financières. Le choix du futur repreneur est donc reporté.
Cette décision laisse donc l’établissement dans le flou quelques mois de plus, alors qu’il est déjà plombé par un conflit entre ses actionnaires. Comme l’Informé l’avait révélé, le lieu culturel fait l’objet d’une guerre entre ses deux associés historiques : Charlotte Gainsbourg, la fille du célèbre chanteur, et le promoteur immobilier Dominique Dutreix, qu’elle accuse d’une mauvaise gestion de l’établissement. Désormais, les deux actionnaires se disputent le gâteau et ont présenté chacun de leur côté un plan de continuation pour le récupérer.
Un candidat surprise s’est immiscé dans ce duel : Philippe Dabi, fondateur et PDG du groupe de laboratoires de biologie médicale Bioclinic. Dans le plan de continuation présenté par Charlotte Gainsbourg, il se propose de racheter les parts de Dutreix via sa holding Avoda pour détenir 50 % des parts aux côtés de la star. L’homme d’affaires a aussi mis sur la table une offre de reprise de l’établissement, où il avait initialement proposé de verser 300 000 euros toujours via sa holding Avoda, comme l’avait révélé Glitz, qui signalait aussi ses liens avec la famille Arnault.
Mais, selon nos informations, Philippe Dabi a déposé hier une nouvelle version de son offre, où, hormis une hausse du prix de cession à 850 000 euros, il fait figurer Charlotte Gainsbourg elle-même. Se targuant d’entretenir d’« excellentes relations » avec la chanteuse, l’homme d’affaires voudrait qu’ils prennent part ensemble à une association capitalistique au travers d’une société ad hoc qui serait partiellement détenue par Charlotte Gainsbourg, et qui pourrait se substituer à Avoda pour reprendre l’établissement. Il est normalement interdit pour un associé actuel ou quelqu’un de sa famille de présenter ou participer à une offre de cession. C’est pourquoi Philippe Dabi a sollicité parallèlement le procureur de la République de Paris pour obtenir son autorisation dans ce cas spécifique.

Dans sa saisine du ministère public, il indique en effet qu’une prise de participation de Charlotte Gainsbourg dans le projet de reprise est « indispensable » à la pérennité de l’activité, « au regard de l’intuitu personae très marqué » de la Maison Gainsbourg, et du « rôle clef » joué par l’actrice depuis le lancement du musée, dont elle assure la direction artistique. Il fait aussi valoir l’importance du partenariat avec Yves Saint Laurent, qui finance l’établissement à hauteur de 2,9 millions d’euros sur cinq ans. Ce contrat, qui prend fin en 2027, pourrait être reconduit à condition que Charlotte Gainsbourg, égérie de la marque depuis longtemps, fasse partie du projet, selon la requête de Philippe Dabi.