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Continuer la lectureIl avait caché 56 millions au Luxembourg, Edouard Carmignac encore débouté face au fisc
Le gérant d’actifs demandait à bénéficier d’un régime de faveur pour avoir avoué à Bercy détenir un compte non déclaré dans le grand-duché.

« La mise en place d’une fiscalité confiscatoire décapiterait les états-majors de nos entreprises, accélérant l’exode de leurs dirigeants ». Tel était l’avertissement lancé en juillet 2012 par Edouard Carmignac dans une lettre ouverte à François Hollande, le nouveau président de la République, qui avait promis de taxer les ultra-riches. Assurément, le PDG fondateur de Carmignac Gestion, premier gérant de fonds indépendant de France, parlait en connaissance de cause. Le milliardaire, dont la fortune est estimée à 1,7 milliard d’euros par Challenges, avait placé 56 millions d’euros sur un compte non déclaré à la banque Pictet Luxembourg. Celui-ci, était détenu depuis au moins 2006, sous couvert de sociétés domiciliées au Canada puis au Luxembourg, dont le contrôle était détenu par l’un de ses enfants. Puis en 2009, il avait mis en place un montage - toujours via le Luxembourg - pour réduire l’impôt acquitté par les dirigeants de Carmignac Gestion, à commencer par lui-même. Objectif : rémunérer les cadres sous forme de dividendes, moins taxés que les salaires. En pratique, ces dividendes étaient versés par deux holdings luxembourgeoises qui avaient conclu avec le fisc du Grand-duché des rescrits (rulings) leur permettant de profiter d’un taux d’impôt sur les bénéfices très réduit (2,63 % à 5,64 %). Ces dividendes atterrissaient ensuite chez Carmignac Holding SAS, une société française appartenant à Edouard Carmignac. De 2010 à 2014, elle a ainsi reçu pas moins de 14,5 millions d’euros.