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Continuer la lectureHildegarde met en vente le Film Français et ses salles de cinéma
Le dirigeant Reginald de Guillebon cherche à recentrer son groupe, constitué de 39 sociétés, sur le marché de l’éducation en raison de difficultés rencontrées dans la presse et l’exploitation de salles de cinéma.

Changement d’ère pour Hildegarde. Le groupe présidé par Reginald de Guillebon cherche à simplifier sa structure regroupant aujourd’hui 39 sociétés. Deux secteurs sont en particulier visés par cette réorganisation : la presse et les salles de cinéma. Le premier compte l’hebdomadaire, le Film Français et le mensuel Première, placé en redressement judiciaire en janvier. L’an dernier, c’était le titre féministe Causette qui avait mis la clef sous la porte comme l’avait révélé l’Informé. Studio Ciné Live, racheté fin 2017, avait déjà été arrêté peu de temps après sa reprise.
Le second pôle intègre l’exploitation de plusieurs salles de cinéma sous l’enseigne Première Cinémas. La filiale Geci (Groupe des cinémas et des exploitants indépendants) possède les Nacelles à Annonay, le Stars à Arpajon (liquidé en mars), les 4 Perray à Sainte-Geneviève-des-Bois (fermé l’an dernier), le Quai des lumières à Frontignan (revendu l’an dernier) et L’Orangerie à Draveil. Geci exploite aussi 13 établissements en délégation de service public principalement situés en Gironde. Hélas, le groupe de Reginald de Guillebon subit de plein fouet le contrecoup de la crise du Covid. La fréquentation des salles obscures a du mal à rebondir dans l’Hexagone. Elle est passée de 213,2 millions d’entrées en 2019 à 181,3 millions l’an dernier. Et, sur les neuf premiers mois de cette année, elle accuse encore une baisse de 5,5 % à 163,7 millions d’entrées.
Contacté, Reginald de Guillebon explique : « Pour des raisons personnelles, je souhaite simplifier mon groupe et me recentrer principalement sur l’éducation. À cela s’ajoute une conjoncture difficile dans le cinéma, et le départ de Laurent Cotillon, qui gérait mes titres de presse. Je suis donc en train de vendre mes salles de cinéma. Pour le Film français, j’étudie une cession ou l’entrée d’actionnaires minoritaires. Mais, quelle que soit la cession, je cherche à ce que l’actif soit dans de bonnes mains et à un bon prix. J’ai déjà dû prendre des mesures drastiques dans mon pôle presse. J’ai dû placer Première en redressement judiciaire, et je vais proposer bientôt un plan de continuation ».
Le Film Français, bible quasi officielle de la profession créée en 1944, avait été racheté en 2013 à l’italien Mondadori, puis placé dans une filiale baptisée LFF Media. Reginald de Guillebon et Laurent Cotillon avaient ensuite diversifié son activité dans la formation, l’événementiel (Trophées du Film Français...), et la production de contenus (pour le CNC, le Festival d’Annecy, le Congrès des exploitants, les Cinémas Pathé Gaumont, et des annonceurs en brand publishing et native advertising). Cette diversification représente aujourd’hui un quart du chiffre d’affaires total, qui s’élèvait à 2,9 millions d’euros en 2022 (hors filiales). Selon Laurent Cotillon, elle avait permis de renouer avec un résultat d’exploitation positif – malgré un résultat net négatif de 441 070 euros en 2022. Dans ses comptes, Hildegarde a déjà déprécié la valeur de LFF Media de 1,6 million à 600 000 euros, auxquels s’ajoutent 2,2 millions de prêts octroyés à la filiale.
Le dirigeant compte toutefois conserver sa part minoritaire (6 %) dans les Cahiers du cinéma. Enfin, dans le monde de l’éducation, Hildegarde détient le Studio Arts College International à Florence (Italie), ainsi que trois entités à Paris : le College of Art, le Center for University Programs Abroad et aussi Accent Global Learning dont l’objectif est de créer des programmes entre des universités américaines et six centres européens. Le groupe est également propriétaire de plusieurs producteurs de films d’animation, notamment Les Armateurs (Kirikou, Les Triplettes de Belleville…) ou Folimage (Une vie de chat…).
Au total, le groupe a réalisé un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 7,5 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 63,4 millions sur l’exercice clos mi-2024. Il affichait alors une trésorerie de 8,3 millions et un effectif de 277 équivalents temps plein. Il est détenu à 89 % par Reginald de Guillebon, le solde appartenant à deux fonds ISF (Audacia ISF Croissance et Amundi PME ISF 2017) gérés par le fonds Audacia de Charles Beigbeder, qui ont investi 5,5 millions d’euros en 2017.

Les sociétés du groupe Hildegarde
Pôle médias
LFF Media (le Film français)
Hebdomadaire professionnel sur le cinéma, racheté en 2013 à Mondadori. Valeur comptable : 1,6 million d’euros bruts (dépréciée à 600 000 euros) + 2,2 millions de prêts (mi-2023). Chiffre d’affaires : 2,9 millions d’euros (2022). Résultat net : - 441 070 euros (2022).
Première
Magazine de cinéma. Rachat par Rossel & cie en 2014 à Lagardère. Redressement judiciaire en 2016, rachat par Hildegarde via plan de cession. Nouveau redressement judiciaire en 2025.
Studio Ciné Live
Magazine de cinéma. Rachat du fonds de commerce pour 75 000 euros en 2017 à Groupe l’Express (filiale de SFR). Arrêté avec le numéro de décembre- janvier 2018.
Dixit
Formation continue et livres spécialisés. Racheté en 2016.
Club patrimoine
Site destiné aux notaires et gérants de patrimoine. Racheté en 2018 lors de son redressement judiciaire. Chiffre d’affaires : 1,2 million d’euros (2022). Résultat net : 67 568 euros (2022). Valeur comptable : 56 000 euros bruts (mi-2023).
Les Cahiers du cinéma
Mensuel de cinéma. Prise de participation de 6 % en 2018. Chiffre d’affaires : 1,4 million d’euros (2022). Résultat net : 9 758 euros (2024).
Causette
Magazine féministe. Rachat du fonds de commerce en 2019 aux éditions Gynethic pour 80 000 euros. Liquidation en 2024. Chiffre d’affaires : 1,8 million d’euros (2022). Résultat net : -186 842 euros (2022). Valeur comptable : 250 000 euros bruts + 150 000 euros de prêts (mi-2023).
Le grand kapital (CitizenK)
Magazine de mode. Rachat lors du redressement judiciaire en 2009, puis revente à Gérard Kappauf.
Pôle salles de cinéma
GECI (Groupe des cinémas et des exploitants indépendants)
Services aux salles de cinéma indépendantes. Détenu à 60% par Hildegarde, les 40% restants appartenant à Aporovic de Charles Vintrou. Créé en 2018. Chiffre d’affaires : 850 327 euros (2022). Résultat net : -251 623 euros (2022). Valeur comptable : 360 000 euros bruts + 1,7 million de prêts (mi-2023).
GPCI (Groupement de programmation des cinémas indépendants)
Services de programmation de salles indépendantes. Détenu par Aporovic de Charles Vintrou (33%), Société nouvelle d’entreprise de spectacle de Jacques Font (34%) et JFR Finances de Jean-Fabrice Reynaud (33%) jusqu’à l’entrée au capital d’Hildegarde en 2017. Détenue aujourd’hui à 100 % par Geci. Rachat financé via un crédit bancaire de 350 000 euros. Chiffre d’affaires : 679 430 euros (2017). Résultat net : 26 576 euros (2017).
Artec
Exploitation de 13 salles en délégation de service public (DSP) principalement en Gironde. Racheté en 2022 par Geci à la SDCG (Société du développement du cinéma en Gironde). Chiffre d’affaires : 1,3 million d’euros (2015-16). Résultat net : -178 005 euros (2021-22).
Cinéma les Nacelles
Salles à Annonay (Ardèche). Détenu à 100 % par Geci. Rachat en 2021 pour 300 000 euros.
Cinémas Arpajon
Salles Stars à Arpajon (Essonne). Filiale créé en 2020 par Geci. Redressement judiciaire en 2024, liquidation judiciaire en 2025.
Cinémas Sainte Geneviève des bois
Salles les Quatre perray à Sainte Geneviève des bois (Essonne). Rachat en 2021 par GECI de la société Perry. Fermé en avril 2024.
Cinémas Draveil
Salle l’Orangerie à Draveil. Détenu à 100 % par Geci. Créé par GECI en 2021. Devait rouvrir en 2024.
Cinémas Frontignan
Salles sur le quai des lumières à Frontignan (Hérault). Créé par GECI en 2018. Revendu en 2024.
Vuillaume CinéConseil
Cabinet de conseil aux exploitants. Redressement judiciaire en 2022. Plan de cession en 2023.
Carbec Media (la Toile)
Service de vidéo-à-la-demande pour les salles indépendantes. Liquidation en 2021.
Pôle production
Les Armateurs
Producteur de dessins animés (Kirikou, Les Triplettes de Belleville…). Détenu à 90 %, les 10 % restant appartenant à Media Participations. Reprise en 2011 pour 400 000 euros lors de la liquidation de Carrère. Chiffre d’affaires : 1,1 million d’euros (2020). Résultat net : 70 700 euros (2020). Valeur comptable : 905.800 euros bruts (mi-2023).
FVP Folimage
Producteur de dessins animés (Une vie de chat…). En 2016, montée à 92 % par rachat de parts aux salariés. Détenu aujourd’hui à 95 %, les 5 % restant étant détenus par les salariés. Chiffre d’affaires : 1,6 million d’euros (2021-22). Résultat net : -24 148 euros (2021-22). Valeur comptable : 546 306 euros bruts (mi-2023).
Gebeka Films
Producteur et distributeur de films jeunesse (Ma vie de courgette, Zombillénium…). Rachat en 2018 pour 1,5 million d’euros de 100% à la société 13 bis de Marc Bonny. Chiffre d’affaires : 800 950 euros (2020). Résultat net : 177 521 euros (2020). Filiale : Gebeka International à 50/50 avec Goodfellas.
Prime Entertainment Group
Producteur et distributeur de documentaires (Hollywood’s stories…). Rachat de 100 % en 2019 à David Freydt financé via un crédit bancaire de 1,1 million d’euros. Chiffre d’affaires : 2,3 millions d’euros (2017). Résultat net : 446 632 euros (2017). Filiale : Easy TV (dissoute en 2024).
Partners in crime (Pic Editions) ex Markus Films
Production audiovisuelle. Rachat de 100% en 2018 à Jérôme et Jessy Elmalek. Chiffre d’affaires : 1 811 euros (2020). Résultat net : 205 904 euros (2020).
Les Films du clan
Prise de participation de 51 % pour 100 000 euros en 2021, les 49 % restant étant détenus par Charles Philippe et Lucille Ric. Produits d’exploitation : 1,6 million d’euros (2021). Résultat net : -114 238 euros (2021).
Hildegarde Lit
Livres jeunesse
Pôle éducation
Paris College of Art
Université américaine d’art et de design. Détenu à 100 %. Chiffre d’affaires : 6,8 millions d’euros (2022). Résultat net : -113 215 euros (2022). Valeur comptable : 419 000 euros bruts (mi-2023).
The Center for University Programs Abroad (CUPA)
Organisme prenant en charge des étudiants américains souhaitant étudier en France.
Accent International
Programmes pour des étudiants américains venant étudier en Europe. Repris en 2021. Détenu à 87 %.
Studio Arts College International (SACI)
Etudes artistiques à Florence pour étudiants américains. Repris en 2021.
ESEC
Ecole de cinéma. Cédée en 2021 à EDH pour 10,5 millions d’euros.