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Continuer la lectureAvis de grand vent chez Engie Home Services
L’énergéticien vient d’engager une revue stratégique sur sa filiale d’entretien et de dépannage des systèmes de chauffage. Ce qu’il a souvent fait avant de vendre des entités.

Les craintes des salariés d’Engie Home Services risquent de se confirmer. Selon nos informations, la filiale de l’énergéticien spécialisée dans l’entretien et le dépannage des systèmes de chauffage et de climatisation, vient d’entrer en phase de revue stratégique. La direction l’a annoncé en interne cette semaine. Si la terminologie utilisée par le groupe laisse entendre qu’il s’agit seulement d’un examen des actifs, elle pourrait aussi augurer d’une future vente à un tiers. « Ces dernières années, les revues stratégiques engagées par Engie se sont quasi systématiquement achevées par des cessions, rappelle une source syndicale. Les services multitechniques d’Equans ont été cédés à Bouygues en 2022, la filiale de maintenance industrielle Endel a été reprise par Altrad. Quant à Gepsa, qui assurait la maintenance des établissements pénitentiaires, la société a été vendue à Newrest… » De son côté, l’entreprise se borne à expliquer que « l’objectif de cette analyse est d’évaluer les perspectives commerciales et économiques de cette activité, en lien notamment avec les autres activités du groupe ». Et d’ajouter : « les conclusions de cette analyse seront partagées avec les partenaires sociaux dans le cadre du dialogue social début mars. »
Engie Home Services (EHS), qui revendique des interventions auprès de deux millions de clients particuliers ou collectifs, emploie environ 4 500 salariés en France. Financièrement, l’activité est en dents de scie. Après un creux de charge en 2022, où le chiffre d’affaires est descendu à 506 millions d’euros et où la perte a atteint 16 millions d’euros, l’activité est légèrement repartie lors de l’exercice suivant, sans toutefois diminuer le déficit (- 18 millions d’euros de résultat net). Un plan de transformation, baptisé « Open », avait été engagé au printemps 2023 en vue de réduire le nombre de directions régionales et de fusionner des antennes locales. Deux cents postes avaient été supprimés à l’époque via un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) et en octobre 2023, un nouveau directeur général, Benoît Pons, venu de l’extérieur, avait été nommé, ainsi que nous l’écrivions dans nos colonnes.
L’inquiétude sur le devenir de la filiale est d’autant plus grande que le contexte n’est guère porteur pour les chaudières alimentées par des combustibles fossiles (fioul et gaz). La nouvelle directive européenne, adoptée en 2024, sur la performance énergétique des bâtiments visant à réduire les factures énergétiques et les émissions de CO2, prévoit l’interdiction des subventions pour ces dispositifs à compter du 1er janvier 2025. Elle devrait accélérer la baisse des ventes de chaudières au gaz et au fioul constatée ces dernières années, malgré un rebond conjoncturel en 2024. En 2022, l’interdiction d’installer des chaudières à gaz dans les maisons individuelles neuves avait déjà donné un coup de semonce à ce mode de chauffage, qui équipe en France plus de 10 millions de foyers.
Article modifié à 18h36 sur le nombre de salariés d’EHS. La mention « et un millier à l’étranger » a été retirée.