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Continuer la lecturePaimpol, Anglet, Médoc… Vauban IP sort de ses ports de plaisance
Le spécialiste des infrastructures et des partenariats public-privé va solder sa participation dans Port Adhoc Group, qui cherche de nouveaux soutiens pour financer sa croissance. Il prépare aussi d’autres cessions au sein de son fonds BTP Impact Local, ouvert en 2015.

Vauban Infrastructure Partners, l’investisseur français affilié à Natixis IM, ouvre grand les voiles de plusieurs de ses participations pour qu’elles prennent le large. Selon nos informations, il pourrait se séparer de plusieurs actifs logés dans son fonds BTP Impact Local, qui rassemble des acquisitions réalisées entre 2015 et 2022. Le premier à quitter le giron de Vauban IP devrait être Port Adhoc Group, un des plus gros concessionnaires de ports de plaisance en Europe. Fondée en 2004 par Gilles Tersis avec un premier port à sec à Paimpol (Côtes-d’Armor), la société s’est développée en rachetant d’autres infrastructures de stationnement à terre des bateaux (Soubise et Anglet en Nouvelle-Aquitaine) et aussi des marinas à partir de 2013 (Port Médoc en Gironde, puis Port Napoléon dans les Bouches-du-Rhône). Elle a poursuivi son expansion en investissant d’autres marchés européens, avec le rachat de ports aux Pays-Bas et en Suède, portant son réseau à 15 sites et 12 000 places de stationnement.
Devenu le premier gestionnaire privé en France (où il opère des concessions) et aux Pays-Bas (où il gère des installations en pleine propriété), Port Adhoc Group dégage aujourd’hui une dizaine de millions d’euros d’Ebitda pour 40 millions de revenus. Il entend désormais continuer sur sa lancée avec de nouvelles acquisitions et recherche désormais un nouvel investisseur pour financer cette deuxième étape. Le processus de cession, mené par Degroof Petercam, rentre dans sa dernière ligne droite avec une valorisation qui pourrait aller jusqu’à 150 millions d’euros. Parmi les nombreux prétendants, le fonds londonien d’infrastructures Ancala Partners serait bien placé pour remporter la mise, selon nos informations. Il remplacerait Vauban IP et NextStage AM, actuels actionnaires majoritaires. « Ce n’est pas encore topé, mais des négociations préférentielles ont été entamées », indique une source proche des négociations.
D’autres cessions sont parallèlement prévues chez Vauban IP, présidé par Gwenola Chambon. Confié à la boutique Gottengreen, un autre processus pourrait aboutir à une vente par appartement ou groupée, selon les offres reçues. Vauban réfléchit dans un premier volet à céder au moins la majorité du capital d’Altiservice, une société d’exploitation de concessions acquise en 2019. Elle gère deux stations de ski dans les Pyrénées (Font-Romeu et Saint-Lary qui accueillent 1,1 million de visiteurs chaque année) et des transports urbains par câble comme celui de Toulouse, ouvert en 2022.
Cette ancienne filiale d’Engie génère 7 millions d’euros de résultat d’exploitation pour près de 40 millions de chiffre d’affaires. De nouveaux investisseurs pourraient se laisser tenter car Altiservice s’est retrouvée en finale pour exploiter la station de ski de La Plagne comme l’avait révélé l’Informé. Mais rien n’est fait. Le processus de sélection a pris un peu de retard et la Compagnie des Alpes, soutenue par la Caisse des dépôts et consignations, n’entend pas se laisser déposséder d’une concession qu’elle exploite depuis 1987.
La redéfinition du périmètre ne s’arrête pas là. La participation de 50,1 % au capital de BioSynErgy, une JV codétenue avec Suez, est aussi présentée au marché. Acquise en 2021, l’entreprise exploite notamment une centrale à biomasse de 44 MW au Havre. Avec des contrats à horizon de 40 ans, elle dégage 6 millions de revenus pour 3 millions d’Ebitda. Enfin, le fonds attend des offres pour sa plateforme de partenariats public-privé, intégrant 13 actifs acquis depuis 2016. Parmi ces actifs divers on compte par exemple le centre aquatique d’Amiens ou encore le Commissariat de Nice-Ouest… Intégré fiscalement, le tout dégage 19 millions d’euros de bénéfices d’exploitation par an pour une dette nette d’environ 100 millions.