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Continuer la lecturePlan de départs en vue chez Prisma Media (Femme Actuelle, Télé-Loisirs...)
Les élus du premier éditeur de magazines en France sont convoqués ce lundi pour négocier une rupture conventionnelle collective. La rédaction de Capital devrait être touchée.

L’été va être chaud pour le premier éditeur de magazines en France. Les élus de Prisma Media (Capital, Geo, Femme Actuelle, Voici…) sont convoqués en fin d’après midi ce lundi pour négocier une procédure de rupture conventionnelle collective (RCC) a appris l’Informé. Ce plan de départs basé sur le volontariat a été annoncé jeudi dernier au Comité social et économique (CSE) et doit porter sur 60 postes, soit près de 8 % des effectifs (passés de 817 fin 2022 à 793 fin 2023 selon les syndicats). En intégrant toutes les filiales, l’entreprise compte 1168 collaborateurs selon la direction et la RCC toucherait donc plus de 5 % des équipes.
Ce sont principalement des postes de cadres dans les fonctions supports (RH, finances, marketing…) qui vont être visés mais la rédaction du magazine Capital devrait l’être également. Le mensuel devait passer au rythme hebdomadaire et aurait, selon la direction, fait grimper les effectifs jusqu’à plus de 40 cartes de presse. Finalement Vivendi, maison mère de Prisma Media, a fait machine arrière en fin d’année dernière préférant se concentrer sur une relance du magazine avec une nouvelle formule. Élodie Mandel a été recrutée en janvier comme directrice du pôle économie, en remplacement d’Emmanuel Kessler, remercié. « Tout le monde est accablé, note un salarié. On nous explique aussi que la cession de Gala vendu au Figaro pèse sur la rentabilité du groupe. Nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère Bolloré. »
La négociation du plan de départ doit être bouclée d’ici à la mi-juillet pour être effective à la rentrée de septembre. L’objectif est de boucler cette procédure avant l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage, moins protectrice pour les personnes licenciées.
Ces départs vont s’additionner à d’autres. Après le rachat par Vivendi en 2021, une clause de cession s’était ouverte engendrant le départ volontaire de près de 200 journalistes dans la plupart des titres. « À l’époque la direction souhaitait déjà ouvrir une rupture conventionnelle pour faire partir des non-journalistes mais a décidé d’arrêter les négociations car la clause allait déjà coûter 20 millions d’euros », explique un élu.
Autre dossier brûlant : un déménagement de Prisma pourrait intervenir en 2025 ou 2026, probablement toujours dans les Hauts-de-Seine. Le groupe est actuellement installé à Gennevilliers au nord-ouest de Paris. Sans attendre, les titres luxe - Milk, Harper’s Bazaar, Côté Maison, The Good Life et Ideat - devraient poser leurs cartons dès cette année au siège de Vivendi, avenue de Friedland dans le 8e arrondissement de Paris.
Interrogée, la direction de Prisma a précisé qu’ « un déménagement du pôle luxe et art de vivre est bien prévu dans les prochaines semaines au siège de Vivendi. L’idée est de rassembler sur un même lieu toutes ces entités pour plus de cohérence et d’efficacité. En revanche, il n’y a aucun projet de déménagement ou de départ sur la table pour le groupe Prisma Media en 2025 ou 2026. » Le groupe a également précisé qu’« une négociation en vue d’un accord sur une rupture conventionnelle collective va s’ouvrir. L’idée est de proposer un plan d’opportunités concertées à des collaborateurs qui sont majoritairement sur des postes en décroissance structurelle dans notre secteur et qui ont un projet professionnel de reconversion ».
Et d’ajouter « ce dispositif répond également à une demande syndicale afin de permettre aux cadres et employés volontaires de pouvoir envisager un changement de vie professionnelle, à l’instar des journalistes qui ont bénéficié des clauses de cession. »
Une version* contestée par les élus. « La CGT, majoritaire chez Prisma, n’est pas à l’initiative de la rupture conventionnelle qui montre une nouvelle fois la volonté de faire des économies de l’actionnaire. Nous préférons toutefois négocier ce dispositif plutôt que de voir partir des collègues au fil de l’eau avec des ruptures indiviuelles au rabais. »
* Article actualisé à 16h45 avec la réaction de la CGT