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Continuer la lectureLaeticia Hallyday obtient gain de cause contre Sébastien Farran, l’ancien manager de Johnny
Depuis 2019, cet ancien proche du chanteur et sa veuve s’affrontent autour d’un contrat de gestion de carrière.

Ça n’finira jamais. Le tube sorti par Johnny en 2008 colle à merveille aux histoires de gros sous qui divisent ses proches depuis son décès en 2017. Celle que dévoile aujourd’hui l’Informé oppose Sébastien Farran à sa veuve Laeticia. Manager historique de NTM puis JoeyStarr en solo ou encore Tété, aussi connu pour son rôle de juré dans le télécrochet de M6 Pop Stars, Farran a pris en charge la gestion de la carrière du rockeur à partir de 2012. Devenu intime, il était présent lors du dernier voyage de la star, un road trip à moto aux Etats-Unis. Quelques jours avant sa mort, c’est aussi lui qui avait envoyé un communiqué à la presse pour rassurer sur l’état de santé du taulier. Oui mais voilà : six ans après le décès de la star, le manager et la veuve s’affrontent à la barre du tribunal et se réclament de lourdes sommes. Dans le dernier jugement en date, Laeticia Hallyday a obtenu gain de cause face au manager devant la cour d’appel de Paris.
Pour tout comprendre à l’affaire, retour en 2012 : la société de Sébastien Farran, Lickshot, conclut un contrat de gestion de carrière avec Johnny Hallyday. Un an plus tard, le rockeur crée sa propre société de droits musicaux, Bornrocker, immatriculée aux Etats-Unis. Selon les termes du contrat signé avec Farran, Lickshot traite à partir de ce moment directement avec cette société. En 2017, le manager crée la société GFD, a qui il transfère le contrat de gestion de carrière de l’artiste. Même après sa mort le 5 décembre 2017, les relations contractuelles entre Bornrocker et GFD se poursuivent… jusqu’en 2019, quand Farran décide de quitter ses fonctions. Il annonce à la presse avoir pris « la décision de mettre fin à cette formidable aventure », « avec regret et non sans peine ». À l’époque, les spéculations vont bon train sur les motivations de sa défection, sans en trouver la réelle raison.
L’affaire s’éclaire finalement devant le tribunal de commerce de Paris, le 28 février 2022. GFD réclame alors à Bornrocker le versement de plus de 460 000 euros au titre de rémunérations et commissions contractuellement prévues selon lui, mais impayées. De son côté, la société Bornrocker, reprise par Laeticia Hallyday, estime que le contrat liant les deux parties a pris fin automatiquement le jour de la mort de Johnny, et réclame 209 000 euros de trop-perçus à Farran. Le tribunal penche alors dans le sens du manager, estimant que l’objet du contrat n’a pas disparu avec le décès de l’artiste, mais « qu’il s’est seulement trouvé amputé de sa composante relative aux spectacles, tournées et concerts ». Après un calcul, la juridiction condamne finalement Bornrocker à verser près de 209 000 euros à Farran, assortis de 12 000 euros de frais de justice.

Mécontentes de l’issue, les deux parties font appel de la décision. Et, surprise : en se penchant sur le sujet, la cour d’appel de Paris prend finalement une tout autre orientation que le tribunal, et estime finalement que la mort de la star a bien mis fin au contrat conclu en 2012. Mais Bornrocker n’est pas près de recevoir son chèque : pour calculer les trop-perçus de GFD, le tribunal a ordonné au clan de Laeticia Hallyday de fournir des pièces justificatives. Il se prononcera plus tard sur l’addition finale. Sarran a donc été pour l’heure seulement condamné à verser 10 000 euros de frais de justice à Bornrocker.
Contacté, l’avocat de Bornrocker n’a pas souhaité commenter l’affaire, et celle de GFD n’avait pas répondu à nos sollicitations à la publication de cet article. Aucun des deux ne nous a indiqués si l’affaire serait, ou non, portée en cassation.