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Médias - Culture

Comment Amazon freine l’accord anti-taxe streaming

Pour éviter de mettre en place le prélèvement voté par le Sénat, le gouvernement cherche à convaincre les plateformes de contribuer volontairement au financement du Centre national de la musique (CNM). Mais Amazon pose ses conditions.

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CHRISTOPHE GATEAU / dpa Picture-Alliance via AFP

Le 8 novembre dernier au ministère, les représentants d’Apple, Amazon, Spotify, Deezer, YouTube, Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) et TikTok se mettaient d’accord sur le principe d’une contribution volontaire pour le financement du CNM, un organisme créé en 2020 qui finance la filière musicale via plusieurs aides. Cette ligne commune avait pour objectif d’éloigner une alternative plus onéreuse pour les plateformes : la taxe de 1,75 % brandie par Emmanuel Macron le 21 juin dernier et inspirée du rapport de l’ancien sénateur Julien Bargeton sur la stratégie de financement de la filière musicale. Selon nos informations, la même bande s’est retrouvée jeudi 23 novembre, toujours au ministère de la Culture mais convoquée cette fois directement par Rima Abdul Malak. L’objectif de cette nouvelle réunion ? Faire monter les enchères de leur contribution. Pour l’instant, la collecte s’approche péniblement des 6 à 7 millions d’euros, quand la ministre souhaitait entre 9 et 12 millions d’euros avec un engagement sur plusieurs années. Au Sénat ce week-end, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2024, les élus ont marqué leur impatience. Les principaux groupes politiques ont décidé, sans attendre la fin de ces échanges, d’adopter une taxe progressive sur les publicités et les abonnements des plateformes concernées, dont la recette serait versée au CNM. Son rendement attendu est de 15 millions d’euros. Face à cette unanimité, le gouvernement a émis un avis de « sagesse » s’en remettant aux choix des sénateurs.