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Continuer la lectureQuand la crise des vins de Bordeaux mine les projets de cession de Bernard Magrez
Le pape des grands crus, 88 ans, ne parvient pas à trouver d’investisseurs à qui transmettre son empire, propriétaire notamment des châteaux Pape Clément et Fombrauge.

Tout le monde du vin spécule. Comment Bernard Magrez parviendra-t-il à relever son nouveau défi ? Parti avec rien d’autre en poche qu’un CAP de scieur de bois, l’homme d’affaires a bâti un premier empire dans les alcools, William Pitters (le whisky William Peel, la tequila San José…), revendu en 2005 à Marie Brizard. Puis il s’est métamorphosé en pape des grands crus de Bordeaux. À 88 ans, le self-made-man doit maintenant résoudre un autre casse-tête : préparer l’avenir de son groupe viticole. Celui dont Challenges estimait le patrimoine à 1,15 milliard d’euros en 2023 l’a dit sans détour : ses deux enfants, Philippe et Cécile, tous deux proches de la soixantaine, ne prendront pas la relève. L’entrepreneur doit donc trouver à l’extérieur celui qui reprendra en main son assemblage d’une quarantaine de propriétés, où divers rouges, blancs et rosés plutôt d’entrée de gamme - français comme étrangers (Italie, Argentine, Chine…) - coexistent avec ses quatre joyaux, les grands crus classés Château Pape Clément (Graves), La Tour Carnet (Haut Médoc), Fombrauge (Saint-Emilion) et le Clos Haut Peyraguey (Sauternes). « Il avait dit assez pudiquement qu’il cherchait un partenaire pour développer son groupe. Mais s’il peut céder l’ensemble, il le fera », commente un bon connaisseur du dossier. Vu les enjeux, Bernard Magrez travaille avec deux banques pour prospecter le marché, a appris l’Informé. Il s’agit de BNP Paribas et de Crédit Agricole CIB, la banque verte étant très présente dans la filière viticole… Mais malgré les moyens employés et le temps passé à dénicher la perle rare, rien ne vient pour l’instant.