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Continuer la lectureNouvelles faillites pour le milliardaire déchu Sadri Fegaier (Sfam/Indexia)
Après une première vague au printemps, plusieurs autres sociétés du fondateur du groupe Sfam/Indexia viennent d’être placées en liquidation, dont sa holding SFK Group.

Cette fois, c’est sans doute la fin des affaires de Sadri Fegaier. L’ex-milliardaire, connu aussi bien pour son ascension éclair que pour les milliers de consommateurs abusés par ses sociétés, voit de nouveaux vestiges de son empire disparaître. Depuis le printemps dernier, ses entreprises les plus connues - le courtier en assurances Sfam, sa maison-mère Indexia et les boutiques Hubside - sont en faillite. Mais son groupe était constitué d’une myriade d’autres entités encore actives, au moins sur le papier.
Or la holding, nommée SFK group, vient à son tour d’être placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, a appris L’Informé. Dotée d’un capital de 50 millions d’euros, cette personne morale était aussi la présidente en titre de toutes les autres sociétés de Sadri Fegaier. L’entreprise a déclenché elle-même la procédure, en se déclarant en cessation de paiements mi-octobre. Elle était de toute façon acculée : selon nos informations, le procureur de la République avait demandé sa mise en liquidation cet été. Un juge-expert devait rendre un rapport sur sa situation financière avant fin novembre. De fait, les caisses de SFK Group sont vides. D’après le jugement du tribunal de commerce, SFK group affiche un passif de 108 millions (dont 2,5 millions exigibles) pour seulement 64 millions d’actifs, dont… 24 000 € de disponible !
La faillite touche aussi une poignée d’autres sociétés de l’homme d’affaires, impliquées dans les prélèvements abusifs de milliers de consommateurs. Le tribunal de commerce de Paris a ainsi mis en liquidation AMP, qui commercialisait les packs Serena (auxquels des victimes se sont retrouvées abonnées sans l’avoir voulu) ainsi que Info Presse. Ce vendeur d’abonnements à des magazines a commencé à susciter des plaintes juste après son rachat par Sadri Fegaier à l’automne 2023.
Deux autres structures du groupe spécialisées dans les programmes de fidélité payants avaient subi le même sort le mi-octobre, Foriou et Hubside reward club (HRC). Pour la petite histoire, la chute de cette dernière a été provoquée par une simple consommatrice, via sa protection juridique. En avril, elle avait obtenu la condamnation de la société à lui rembourser 2 463 € pour des double-prélèvements et des bons d’achats jamais obtenus. Ne parvenant pas à faire exécuter la décision, son avocat, maître Patrick Combes, a assigné HRC en liquidation. « Le comportement de la société m’a agacé : ils avaient promis de rembourser ma cliente et n’ont pas tenu parole. J’ai voulu aller au bout. »
Autodidacte, Sadri Fegaier était devenu le plus jeune milliardaire de France en 2018, selon le magazine Challenges. Aujourd’hui, il est menacé de prison. Lors du procès pour les pratiques abusives de ses sociétés, achevé début octobre, la procureure de la République a requis dix-huit mois de détention ferme, 300 000 € d’amende ainsi qu’une interdiction de gérer pour cinq ans. La décision sera connue avant Noël. Interrogé à l’audience sur ses projets professionnels, Sadri Fegaier a indiqué espérer conserver des activités dans le secteur équestre, sa passion, et évoqué de vagues pistes d’investissements dans le secteur de la sécurité, en Espagne.
Pas encore de solution pour le Haras des grillons
Les activités de Sadri Fegaier dans le secteur équestre ont connu pareil sort. Son élevage, le Haras des grillons, est en liquidation depuis le mois de juillet… sans perspective pour l’instant : le 7 novembre, le tribunal de commerce de Paris a rejeté le plan de cession des installations, estimant irrecevables les trois offres de reprise reçues. La liquidation fait apparaître un total de 90 millions d’euros de dettes
En réalité, l’homme d’affaires Olivier Sadran, ex-patron de Toulouse Football club, a retiré son offre. Proche de Sadri Fegaier, à la tête de la société belge Equestrian Cup, Nicolas Deridder a revu son offre… à la baisse ! Il ne propose de reprendre que quatre salariés, au lieu de la totalité (une vingtaine). Seul le projet de reprise d’Eric Berkhof, patron néerlandais d’un groupe de distribution automobile, « apparaît réaliste » au tribunal. Mais il constate qu’elle n’est pas « ferme et définitive ». Le juge a décidé la poursuite d’activité de la société, malgré la liquidation, jusqu’au 12 janvier.