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Continuer la lectureImpact climatique : le tour de passe-passe de Danone
Le meilleur élève de la classe côté RSE a renoncé à présenter son résultat corrigé du coût du carbone. Il a aussi réduit l’impact du sujet climat sur l’attribution d’actions à ses dirigeants.

C’était un sujet crucial pour Emmanuel Faber, l’ancien patron de Danone. La lutte contre le changement climatique le serait-elle moins pour son successeur, Antoine de Saint Affrique ? Ces temps-ci, plusieurs indices le suggèrent. Voyez, d’abord, la présentation des derniers résultats. En 2020 et 2021, le groupe avait innové en publiant des résultats ajustés du coût du carbone. En clair, les bénéfices que l’entreprise aurait engrangés si son impact sur le climat avait été pris en compte. En 2020, le poids des gaz à effet serre réduisait ses profits d’un tiers, avec une tonne de CO₂ estimée à 35 euros. En 2021, idem. Et en 2022 ? Impossible à dire, Danone a visiblement perdu sa calculette. Le géant du CAC n’a pas souhaité nous expliquer les raisons de ce changement mais une piste se dégage. Le résultat, déjà en fort recul après le retrait du marché russe, serait ressorti au ras des pâquerettes s’il avait été corrigé. Selon nos calculs, en gardant l’hypothèse d’une tonne de CO₂ à 35 euros, soit un montant très faible, retirer le coût du carbone aurait débouché sur un bénéfice de 112 millions d’euros seulement, tout juste positif, plutôt que 959 millions d’euros.