L'abonnement à l'Informé est à usage individuel
Un autre appareil utilise actuellement votre compte
Continuer la lectureAutoroutes : une première borne de recharge électrique sur une aire de repos cet été
Ayant couvert 100 % des stations-service de son réseau, Vinci Autoroutes va compléter son réseau de stations de recharge électrique.

Vinci passe la seconde. Depuis plusieurs mois maintenant, le concessionnaire autoroutier a pourvu de bornes de recharge électriques la totalité de ses 181 aires de services, ces espaces dotés de stations essence et de commerces de restauration rapide. Désormais, il s’apprête à équiper aussi ses simples aires de repos, où les automobilistes ne trouvent que des parkings de stationnement et des toilettes. Le programme sera lancé cet été avec une ouverture au public en juillet, la première sur les autoroutes françaises. Objectif : anticiper le développement à venir du parc de véhicules électriques (aujourd’hui inférieur à 3 % du total).
« Les premières aires de repos à proposer la recharge électrique seront sur l’A7 (de Lyon à Marseille, ndlr), l’A10 (Paris-Bordeaux), l’A11 (Paris-Nantes) et l’A9 (de la frontière espagnole jusqu’à Orange) », confirme Vinci Autoroutes, détenteur de la moitié du réseau autoroutier concédé au privé. Logiquement, le groupe dirigé par Pierre Coppey a privilégié les axes au trafic le plus dense pour cet équipement supplémentaire. « Nous avons 1 700 points de charge ouverts sur nos aires de services, mais nous devons continuer à investir pour mieux répondre aux besoins lors des pics de trafic », indique Raphaël Ventre, directeur du marketing et du développement de Vinci Autoroutes. Selon lui, 2,5 millions de clients empruntent le réseau chaque jour, et plus de 4 millions en période de congés. « Si on veut que les trajets longue distance soient satisfaisants pour les détenteurs de véhicules électriques, il faut qu’on anticipe leurs besoins et qu’on investisse rapidement pour leur donner satisfaction », ajoute le responsable.
D’ici janvier prochain, Vinci Autoroutes aura fait installer 435 points de charge électrique sur 44 aires de repos de son réseau. À terme, 54 aires seront équipées. Si les différents opérateurs ont déjà été sélectionnés via cinq appels d’offres, les deux dernières procédures ont toutefois été retoquées par l’Autorité de régulation des transports (ART). Il s’agit, d’une part, d’un marché de huit stations octroyé par ASF (Autoroutes du Sud de la France, une filiale de Vinci) à Electra pour opérer des bornes sur les aires de repos de l’A7, l’A9 et l’A10. Cofiroute, une autre filiale, a d’autre part confié huit contrats d’exploitation de bornes sur l’A10, l’A11 et l’A71 à Allego. Pas de quoi bloquer le processus pour autant selon le groupe.
« Les appels d’offres ont été lancés en avril et, en décembre, une fois les marchés attribués, l’ART nous a indiqué qu’elle entendait faire évoluer les règles de calcul de la notation des candidatures…, se défend Raphaël Ventre. Nous sommes toujours prêts à discuter et à appliquer les nouvelles règles pour les prochains appels d’offres, mais nous ne pouvons changer les règles en cours de route. »
Pour évaluer les offres, le code de la voirie routière impose de prendre en compte un tarif du kWh proposé aux automobilistes le plus bas possible et le montant des redevances qui seront reversées à la société d’autoroute. L’importance accordée au premier critère doit être au moins égale à celle du deuxième. Vinci Autoroutes souligne que ses appels d’offres allaient au-delà de la réglementation, en donnant encore plus de poids à la modération tarifaire (23 points sur 100) qu’aux redevances (13 points).
Mais l’ART souhaite aujourd’hui modifier les calculs d’attribution de ces points. Son avis est toutefois uniquement consultatif et le ministère des transports a d’ores et déjà accordé son agrément aux deux marchés. Sollicitée par l’Informé, l’ART n’était pas en mesure de répondre.