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Copie privée : cette proposition de loi va rendre furieux le monde de la culture

Un texte du député Philippe Latombe (MoDem) veut corriger les failles de cette taxe qui pèse sur les smartphones et les tablettes.

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RICCARDO MILANI / Hans Lucas via AFP

C’est un véritable totem auquel s’attaque le député de la première circonscription de Vendée. Depuis près de 40 ans, les industries culturelles perçoivent une redevance censée compenser la possibilité laissée aux utilisateurs de réaliser des copies de films ou musiques sans leur autorisation. Représentant jusqu’à 16,80 euros par smartphone ou tablette, elle rapporte aujourd’hui près de 300 millions d’euros aux ayants droit chaque année. Seulement voilà : la contestation grandit contre les modalités de la copie privée. Le dernier coup de semonce date de 2022. L’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires culturelles (IGAC) avaient dénoncé plusieurs dysfonctionnements majeurs dans ce dispositif. D’abord, la gouvernance de la commission administrative chargée de voter les montants de perception sur les appareils laisse une part bien trop belle aux ayants droit. La SACEM et les autres sociétés de gestion collective profitent en effet de 12 sièges, contre 6 pour les représentants des consommateurs et 6 autres pour ceux des fabricants et importateurs de supports d’enregistrements. Il leur suffit donc d’une voix d’un autre camp pour faire passer leurs propositions sans embûche. Autre problème : les études d’usages, destinées à mesurer les pratiques de copies d’œuvres auprès d’un panel pour calculer ensuite les montants de la taxe, ne reflètent plus les tendances actuelles marquées par l’explosion du streaming. Enfin, la méthodologie de ces calculs est jugée obsolète car remontant à 2012. En réponse, le député Latombe propose plusieurs pistes, parfois très ambitieuses, comme le révèle l’Informé.