Offrez un coup d’avance à vos collaborateurs

Tech - Télécom

« -30 % d’ici demain » : comment Armando Pereira, le cost-killer de Drahi, a menacé 500 fournisseurs de SFR.

L’Informé dévoile l’ampleur insoupçonnée des pratiques illégales mises en place par l’ex-bras droit du propriétaire de BFM et SFR, aujourd’hui accusé de corruption. Second épisode d’une enquête sur le système Pereira.

Armando Pereira,  Alain Weill et Patrick Drahi
Armando Pereira, Alain Weill et Patrick Drahi ERIC PIERMONT / AFP

« Nous sollicitons de votre part une remise de 30 %. Nous vous demandons de nous confirmer ce niveau d’ici ce soir, de sorte à vous adresser les commandes ». Voilà le type d’e-mail que vous recevez lorsque vous êtes fournisseur de SFR. Enfin, que vous recevez depuis le rachat de l’opérateur mobile par Patrick Drahi en 2014. Dès son arrivée, le magnat des télécoms a confié à vieil ami Armando Pereira la haute main sur le secteur des achats, une fonction stratégique puisque leur volume est estimé à une demi-douzaine de milliards d’euros par an. Et l’autodidacte portugais a vite placé ses hommes (il a notamment nommé son propre gendre directeur des achats de SFR) et créé deux catégories. Dans la première, des fournisseurs privilégiés, souvent d’origine portugaise, et bénéficiant parfois de tarifs plus élevés que leurs prédécesseurs. Selon la justice lusitanienne, qui l’accuse de corruption, blanchiment, et fraude fiscale, plusieurs d’entre eux étaient des amis ou des associés d’Armando Pereira, qui lui prodiguaient en retour rémunérations et avantages, comme nous l’avons raconté dans le premier épisode de notre enquête.