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Continuer la lectureOphélie Winter laisse 80 000 euros d’ardoise… à son ancienne avocate
La cour d’appel de Paris a condamné la chanteuse star des années 1990 à rembourser ses dettes auprès de son ex-conseil. Une addition salée.

Avocate des people, pour le meilleur et pour le pire… Ces dernières années, Maître Carine Piccio a défendu un bataillon de célébrités, de Sheila à David Hallyday. Si la plupart sont sans doute enthousiasmantes, d’autres semblent moins évidentes à gérer. Voilà des mois que l’avocate doit batailler en justice pour qu’une de ses clientes, Ophélie Winter, lui règle ses dettes. Après une première victoire auprès de la bâtonnière de l’Ordre des avocats du barreau de Paris, son cabinet vient d’obtenir gain de cause devant la cour d’appel : la star des années 1990 s’est vue condamner à lui régler presque 80 000 euros.
L’affaire commence fin 2019. À l’époque, une rumeur agite la presse people : Ophélie Winter serait « SDF ». De nombreux titres, notamment Public, écrivent que la célèbre interprète du titre Dieu m’a donné la foi stocke ses affaires chez des amis, avant d’affirmer qu’elle irait « d’hôtels en hôtels » voire dormirait « parfois dans sa voiture ». Une version contredite depuis via son manager.
La chanteuse écrit alors à l’avocate qui l’accompagne depuis plus de dix ans, Me Carine Piccio, et lui intime d’agir pour la défendre face à cette vague d’articles de presse qu’elle considère « infamants ». « Impossible de perdre la moindre action, car c’est diffamatoire et pousse au suicide », insiste l’artiste auprès de son conseil. La robe noire engage donc aussitôt 26 procédures au nom d’Ophélie Winter devant la chambre de la presse. En tout, la vedette aurait réclamé plus d’un million d’euros de dommages et intérêts aux tabloïds, selon le Figaro. Jusque dans les médias, l’avocate joue son rôle et dénonce l’« acharnement » des paparazzis à l’encontre de sa cliente, jamais vu selon elle « depuis la mort de la princesse Diana ».
Très vite donc, les frais d’huissiers commencent à s’accumuler... Et c’est là que le bât blesse. Quand l’avocate, contrainte d’avancer l’argent, s’en ouvre à la chanteuse, la réponse fuse : « Stp arrête de me ressortir à chaque fois tes frais d’huissiers, pitié je n’y suis pour rien et ça fait partie de la procédure et de ton travail (…) Je veux juste être défendue, comprends-moi… » Problème, l’artiste s’est aussi abstenue de régler ses honoraires pour les diverses diligences accomplies par Me Carine Piccio : la préparation des dossiers, la rédaction des différentes assignations et des conclusions, les démarches auprès du tribunal judiciaire ou bien les plaidoiries. Des frais généralement différés dans l’attente des décisions de justice pour permettre à la vedette de les régler aisément grâce à d’éventuels dommages et intérêts.
Mais rien n’y fait. De quoi pousser l’avocate à attaquer sa cliente afin de récupérer son dû. Pour éviter de régler cette ardoise, Ophélie Winter a contesté devant la justice le fait d’avoir missionné Me Carine Piccio pour mener ces actions, et même l’opportunité de ces attaques judiciaires contre la presse. Quand bien même sait-on aujourd’hui que ces démarches ont abouti à des décisions favorables. Aux yeux de la cour d’appel, « le mandat confié (…) résulte sans ambiguïté des messages échangés » entre la people et son ex-avocate. À défaut d’une convention signée ou d’une discussion portant précisément sur le montant des honoraires, la cour d’appel les a fixés sur les tarifs jusqu’ici pratiqués par le cabinet, des montants jugés « totalement raisonnables » par l’instance.
Ni Me Carine Piccio, ni la nouvelle avocate d’Ophélie Winter, Me Isabelle Hamdache, qui l’a défendue dans ce dossier, n’ont souhaité faire de commentaires.