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Continuer la lectureLoyers impayés, tapage… Hapsatou Sy exaspère ses propriétaires et ses voisins
Pour mener ses business, l’ex-animatrice télé a loué plusieurs maisons en Île-de-France. Laissant derrière elle des centaines de milliers d’euros de dettes.

« Go pour ma journée business » : le 11 septembre dernier, Hapsatou Sy partageait dans sa story Instagram un selfie tout sourire à ses 319 000 abonnés. Celle qui affiche dans sa bio « Entrepreneur +40M€ 🚀 » semblait alors partie pour une de ses journées type où elle propose des conseils en « communication, stratégie et développement aux entrepreneurs »… Oui mais voilà : comme bien souvent sur les réseaux sociaux, la réalité est quelque peu éloignée de l’enthousiasme de façade. Dans les faits, Hapsatou Sy était en route pour le tribunal, appelée à comparaître pour une affaire de loyers impayés. Sur ses réseaux, le blogueur people Aqababe, a dévoilé le rendez-vous judiciaire de la star mais sans en dire plus sur ses raisons. Au bout de plusieurs semaines d’enquêtes, l’Informé a pu reconstituer l’épais dossier Hapsatou Sy. Car il n’y a pas qu’une seule affaire d’impayés, mais au moins trois !
Démarrons par celle du jour. Fin 2023, la business woman signe via sa société Le Bureau des Fourmis un bail mixte pour une belle maison située à Saint-Cloud. Le loyer ? 9 000 euros par mois, plus 800 euros de charges. Ce bail mixte prévoit qu’elle pourra y exercer ses activités professionnelles : organisation de dîners, événementiel, cocktails, conseil aux dirigeants… Jusque-là rien d’anormal. Sauf que, très rapidement, Hapsatou Sy cesse de verser le loyer. Un premier protocole de remboursement est conclu en mars 2025 : si, au départ, elle le respecte, elle va de nouveau cesser d’honorer ses paiements. Et la facture est salée : les impayés s’élèvent à environ 100 000 euros ! Dans la procédure engagée devant le tribunal en sus du remboursement des sommes dues, le propriétaire réclame aussi son expulsion. Pour Hapsatou Sy, la somme serait bien inférieure et, selon ses dires, elle aurait récupéré un bien souffrant de « graves défaillances » justifiant de suspendre le paiement du loyer.
Parmi ces « défaillances » elle mentionne des équipements en mauvais état, non rénovés par le propriétaire malgré ses promesses. Pire encore, Hapsatou Sy affirme que ces défaillances auraient entraîné des « intrusions signalées à la police ». « J’ai repris le paiement des loyers et formulé des propositions concrètes », indique-t-elle à l’Informé. Elle aurait même procédé à ses frais, à d’importantes rénovations dans la maison. En attendant que le tribunal se prononce sur cette affaire, Le Bureau des Fourmis - la société ayant signé le bail de la maison de Saint-Cloud - a été placé en liquidation judiciaire en juin dernier. Hapsatou Sy étant interdite de gérer (lire plus bas), c’est son père qui en était à la tête. En tout cas, la maison est toujours disponible à la location pour des événements, comme indiqué sur ce site, pour la modique somme de 3 000 euros par jour.
« Je ne dors pas quand je dois de l’argent »
Cette histoire fait écho à une autre location d’Hapsatou Sy, cette fois-ci à Meudon, réalisée via son ancienne société Résilience Productions, également en liquidation judiciaire. Hapsatou Sy s’y installe en 2019 et commence à y tourner des vidéos pour le groupe Canal. Mais les problèmes de paiements de loyers ne tardent pas à intervenir, jusqu’en 2021, où l’ex-chroniqueuse cesse tout versement. Elle est finalement expulsée par les forces de l’ordre en octobre 2022, et condamnée plus tard par la justice à s’acquitter des impayés. Estimés à 150 000 euros. Une décision qu’elle conteste : « Le bail de cette maison a été signé par ma société Résilience Productions. Elle a été régulièrement liquidée judiciairement. Ses dettes ont donc été intégrées dans la procédure collective. »
Selon elle, il n’était donc pas possible de la condamner personnellement pour un bail concernant sa société : « Il est interdit de réclamer la même créance à la fois à une société liquidée et à son dirigeant », invoque-t-elle. Hapsatou Sy explique, là encore, avoir « fait des travaux d’amélioration considérables. » Dans un « souci d’apaisement », Hapsatou Sy indique avoir tout de même conclu un nouveau protocole amiable pour rembourser sa dette. « Je le fais parce que je ne dors pas quand je dois de l’argent », assure-t-elle à l’Informé. Selon nos informations, l’entrepreneuse aurait pour l’heure réglé 3 000 euros. Dans l’entourage des propriétaires, l’espoir de récupérer l’entièreté de la somme est faible : « Lorsqu’il y a un protocole, c’est toujours pareil : elle paye au début puis arrête par la suite ».
« C’était l’horreur »
Enfin, selon nos informations, la serial entrepreneuse est aussi connue pour des impayés dans un troisième dossier, impliquant une personnalité du monde du sport. Il s’agit de l’ancien défenseur du PSG et de Liverpool Mamadou Sakho. Propriétaire d’une fastueuse villa dans un quartier tranquille de Saint-Nom-la-Bretèche dans les Yvelines, le sportif avait pour habitude de la louer à des figures du PSG de passage en Île-de-France. Piscine, hammam, salle de sport, terrain de foot… l’ex-papesse des influenceurs Magali Berdah a même temporairement occupé les lieux. Début 2024, via sa société Le Bureau des Fourmis, Hapsatou Sy signe un bail avec le joueur pour un loyer de 16 000 euros par mois. Le bail prévoit que l’ex-animatrice pourra exploiter le lieu à des fins commerciales, événementielles et professionnelles.
Selon l’entourage du joueur, Sy lui indique qu’elle louera la propriété à des fins de dîners d’affaires, de séminaires et autres cours de yoga. Dans les faits, « La Maison HapsatouSy » est proposée à la location sur certains sites comme « Izi Party » , pour des sommes pouvant grimper jusqu’à 54 000 euros pour trois jours ! Problème, certains événements dérapent : déchets, nuisances sonores, incivilités… La petite allée au fond de laquelle se trouve la demeure, d’ordinaire si tranquille, devient le théâtre d’énormes festivités. À tel point que les forces de l’ordre interviennent à plusieurs reprises, à la demande des voisins ulcérés par le bruit. « Il y avait des fêtes de 17 heures à 5 heures du matin, avec jusqu’à 150 à 300 personnes, raconte le président de la copropriété à l’Informé. Les gens urinaient dans l’allée, y laissaient des déchets. C’était l’horreur. » Des faits confirmés par plusieurs voisins que nous avons interrogés. Hapsatou Sy, elle, minimise les désagréments : « Sept événements ont été organisés dans ce lieu, et aucun ne prévoyait plus de 60 personnes, assure-t-elle à l’Informé. Les nuisances évoquées sont exagérées. » Pour preuve de sa bonne foi, elle a fourni à l’Informé des documents demandant expressément aux locataires de respecter le niveau sonore légal et d’éteindre la musique à partir de 22 heures.
Mais, là encore, Hapsatou Sy a vite renoué avec ses fâcheuses habitudes. Après qu’elle a quitté la location au cœur de l’été 2024 d’un commun accord avec Mamadou Sakho, elle lui a laissé une lourde ardoise. Selon nos informations, le préjudice total s’élèverait à plus de 100 000 euros, dont quelque 64 000 euros de loyer et de charges impayés et 38 000 euros de travaux consécutifs aux dégradations imputées à Hapsatou Sy. Des travaux comprenant notamment la remise à neuf des peintures, la réparation de toilettes ou encore la pose d’une nouvelle moquette… Une somme « disproportionnée », estime l’ex-star de la TV qui a réponse à tous les griefs. La moquette à remplacer ? « Elle présentait déjà des défauts ». Les plaintes du voisinage ? « Il y avait un voisin qui ne supportait rien, mais le volume sonore a toujours été baissé. »
En sus, selon l’entrepreneuse, la maison était « pleine de malfaçons » : infestation de mites, équipements hors service… Des faits admis par Mamadou Sakho dans des messages adressés à Hapsatou Sy et consultés par l’Informé, dans lesquels il a expliqué prendre des mesures… Rien n’autorisant cependant l’ex-animatrice à se soustraire au paiement du loyer. Pour se justifier, elle explique avoir été bernée par l’international de foot : « Il m’a accordé un bail pour que j’exerce mon activité commerciale, alors que j’ai appris plus tard que le règlement de la copropriété interdisait toute exploitation commerciale. Je ne pouvais donc pas continuer à utiliser la maison. » Ici encore, cela ne justifie pas légalement le fait de cesser le paiement des loyers.
« Elle ment en permanence »
« Elle ment en permanence, est d’une telle mauvaise foi que c’en est fatigant, soupire un propriétaire auprès de l’Informé. C’est son mode de vie : elle passe son temps à chercher des litiges à tout le monde. » « Elle est redoutable, parce qu’elle peut prétendre le faux avec un aplomb incroyable, glisse un autre. Elle a un culot fou. » « Elle est très maligne, fait la victime à la télé, ce qui amène les propriétaires à lui accorder leur confiance, estime de son côté une source proche du dossier. C’est toujours le même schéma. » Des propos confirmés par l’ensemble des personnes interrogées par l’Informé, mais réfutés par Hapsatou Sy : « Quand je prends un bail, j’évite de m’exposer, le fait d’être connue n’est pas à mon avantage », explique-t-elle.
En tout cas, les malheurs d’Hapsatou Sy ne sont pas sans conséquence sur ses proches. Et notamment sur Vincent Cerutti, son compagnon. Dans l’une de ces affaires, des saisies ont été effectuées sur ses comptes. « Nous n’avons hélas pu saisir que très peu, persifle le propriétaire. Il m’a indiqué qu’il était désolé mais qu’il était sans emploi et sans ressources ». Contacté, Vincent Cerutti n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Auprès de l’Informé, Hapsatou Sy déplore qu’on ne s’intéresse « qu’à ses « échecs », et non pas à ses succès. Pour elle, tous ces contentieux « relèvent juste de la vie normale d’un entrepreneur qui a plusieurs sociétés ». À plusieurs reprises lors de notre échange, l’ex-chroniqueuse évoque aussi pour justifier de ses soucis entrepreneuriaux les conséquences sur sa santé du harcèlement subi à la suite aux attaques d’Éric Zemmour à son encontre en 2018. La Cour de cassation a d’ailleurs confirmé le 3 septembre dernier la condamnation de l’homme politique pour injure à caractère raciste envers Hapsatou Sy.

Pour rappel, et comme nous l’avions révélé, l’entrepreneuse a été interdite de gérer à deux reprises, une fois pour cinq ans en 2015 et une fois pour trois ans en 2016. Elle a également écopé d’un placement en faillite personnelle pour une durée de 10 ans en février 2024. Une sanction confirmée en appel en mai dernier. Hapsatou Sy opère désormais depuis le Royaume-Uni. Elle a ainsi créé le 26 juin dernier une agence dénommée Mith International Limited « dans le cadre de [ses] activités aux Emirats et en Afrique ». L’idée ? Proposer du « conseil pour les gens de la diaspora, discuter avec des gens sur les opportunités d’aujourd’hui ». Dans ce cadre, l’entrepreneuse organisait ce 21 septembre un « Brunch business » à 49 euros la place dans la maison de… Saint-Cloud. De quoi ravir son propriétaire.