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Médias - Culture

Jamel Debbouze, Studio+, Mouloud Achour… le fiasco des diversifications de Vivendi. Partie 3

Dès son arrivée chez Vivendi, Vincent Bolloré a multiplié les acquisitions via la filiale Content, confiée à un proche. Quasiment toutes ont mal tourné. Troisième volet de notre enquête sur les mécomptes du conglomérat depuis son rachat par le Breton.

Dominique Delport et Vincent Bolloré
Dominique Delport et Vincent Bolloré ERIC PIERMONT / AFP

Séquence séduction le 18 novembre dernier à Londres. Devant un parterre d’analystes financiers, Maxime Saada met en avant ses talents de gestionnaire avisé. « J’ai vu des concurrents aller et venir. Leur point commun est qu’ils dépensaient tous trop. On vit ou on meurt au moment où l’on signe le chèque. Dépenser trop est ce qui tue les entreprises de notre secteur. Chez Canal+, nous ne croyons pas aux dépenses ‘stratégiques’. Nous avons une stricte discipline financière ». Le message vise à rassurer l’audience à la veille de l’introduction en Bourse de Canal+. Mais le patron de la chaîne cryptée fait peut-être allusion aux faux pas survenus ces dernières années chez Vivendi. Et en particulier à un épisode qu’il a vécu de près : Vivendi Content. Cette structure créée en 2015 marchait sur les mêmes plates-bandes que Canal+, générant ainsi une sorte de concurrence interne. Vincent Bolloré l’avait confiée à un de ses proches, Dominique Delport. Cet ancien journaliste travaillait pour l’industriel breton depuis 2001 et était son meilleur connaisseur de l’audiovisuel. « Delport rêvait de récupérer Canal+, se souvient un ancien dirigeant. Mais Bolloré a préféré une certaine continuité et a promu Saada. En lot de consolation et pour le faire patienter, Bolloré a donné Vivendi Content à Delport ».