Faux policiers de la Brav M : Cyril Hanouna écope d’une mise en garde de l’Arcom

Même son de cloche du côté du Syndicat des commissaires de la Police nationale : « M. Hanouna, d’après nos informations, ce ne sont pas/plus des policiers, et vous n’avez pas procédé aux vérifications nécessaires pour éviter de faire parler ces guignols usurpateurs. Vous méritez des poursuites »

Et, dès le lendemain, l’AFP publiait une dépêche indiquant qu’aucun des quatre invités « n’est ou n’a été membre de la BRAV-M », citant « des sources concordantes ».

Une défense fluctuante et floue

Malgré ces démentis, la production de Touche pas à mon poste est restée droite dans ses bottes. Elle a d’abord affirmé au site jeanmarcmorandini.com : « Il y a deux membres de la Brav M, je peux vous le confirmer et c’est une certitude. J’ai sous les yeux les copies de cartes de police de toutes les personnes présentes, et deux d’entre elles sont bien de la Brav M, les deux autres sont des policiers des unités spécialisées du maintien de l’ordre. »

Le producteur de l’émission Lionel Stan avait ensuite assuré dans le Parisien : « Il n’y avait aucun faux flic sur le plateau… On n’a pas de correctif à faire ». Le bras droit de Cyril Hanouna avait même précisé dans l’émission Morandini Live sur CNews : « La présentation a été parfaite… Les quatre personnes sont bien des policiers, et j’ai en ma possession leur carte de policier… Parmi eux, il y avait bien des gens de la Brav-M… Il y a la moitié, entre un et deux, issus de la Brav M… Il y en avait un ou deux de la Brav-M ». Un flou statistique qui avait suscité les rires des autres invités du plateau…

Enfin, Cyril Hanouna lui-même a pris la parole dans l’émission suivante pour se défendre : « ce n’était pas de faux agents de la Brav-M. Il y en avait un… Il y avait bien que des policiers. Il y en avait un qui avait été démis de ses fonctions. » Au passage, l’animateur a traité de « guignols qui n’ont rien compris » les journalistes de Libération, Télérama, 20 Minutes et France Inter qui avaient critiqué l’émission.

Pour sa part, Cédric Vladimir avait aussi prétendu dans le Figaro : « Les personnes qui étaient avec moi, c’étaient bien des policiers, certains de la Brav-M, d’autres d’unités spécialisées… TPMP était au courant. »

Sanctions disciplinaires

La réprimande de l’Arcom n’est rien comparé aux ennuis qu’ont connus les quatre invités. Concernant Cédric Vladimir, le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire. « Il a usurpé la qualité de policier, c’est encore plus grave », a déclaré le préfet de police de Paris Laurent Nunez. Pour les trois policiers encore en service, un a été renvoyé en conseil de discipline, un autre a été condamné à un blâme, et le troisième à une exclusion temporaire de fonction de trois jours, selon l’AFP. « Ils n’étaient pas et n’ont jamais été membres de la Brav M. Ils ont menti et communiqué sans en avoir l’autorisation », a confirmé Laurent Nunez.

L’émission la plus délinquante du PAF

Cette mise en garde de l’Arcom (que sa porte-parole nous a confirmée) est le rappel à l’ordre le moins sévère que peut prononcer le régulateur. Elle porte à 25 les réprimandes faites par le gendarme de l’audiovisuel depuis 2012 envers les émissions de Cyril Hanouna : 7 mises en garde, 9 mises en demeure, et 9 sanctions (le rappel à l’ordre le plus élevé).

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