Campagne anti-IVG sur les Vélib’ : le patron de Progressif Media se défile au tribunal

Si l’objectif de l’action était de créer le buzz, il n’y a plus grand monde pour en répondre deux ans plus tard devant la justice. Un matin de mai 2023, quel ne fut pas le choc de nombreux Parisiens de découvrir, à l’heure d’enfourcher leur Vélib’, des autocollants ouvertement anti-avortement sur le garde-boue des deux-roues de la ville. Une campagne d’affichage sauvage revendiquée par « les Survivants », un collectif de jeunes militants contre l’IVG, habitué aux coups de communication 2.0. Ce jeudi matin, c’est Émile Duport, le fondateur de ce mouvement, qui était attendu devant le tribunal judiciaire de Paris, afin d’être jugé pour contrefaçon et atteinte illicite au droit d’auteur. Pour écrire son slogan « Et si vous l’aviez laissé vivre ? » accompagné d’un dessin de fœtus devenu bambin puis jeune cycliste sur les stickers, le collectif avait en effet repris la charte graphique des célèbres vélos en libre-service de la capitale. Au point que de nombreux habitants ont d’abord cru qu’il s’agissait d’une initiative de la ville de Paris, qui avait aussitôt incité ses usagers à arracher les autocollants, avant de lancer des poursuites judiciaires. La mairie souhaite aujourd’hui faire reconnaître Émile Duport comme responsable des actes du groupuscule, et le condamner personnellement à 300 000 euros de dommages et intérêts, notamment pour atteinte au droit d’auteur et à l’image de la ville de Paris.