L'abonnement à l'Informé est à usage individuel
Un autre appareil utilise actuellement votre compte
Continuer la lectureÀ peine arrivé, Christophe Jakubyszyn bouleverse l’organisation des Échos
Le nouveau directeur de la rédaction en provenance de BFM Business a présenté son projet de refonte de la rédaction. Les élus ont obtenu la nomination d’un expert pour suivre cette transformation.

Christophe Jakubyszyn rentre dans le dur. Proposé fin mars à la tête des rédactions des Échos par le propriétaire LVMH puis avalisé par un vote des journalistes, le nouveau patron vient tout juste de présenter au personnel son projet de réorganisation du quotidien. Objectif affiché : accélérer les abonnements et les recettes publicitaires du titre en remettant le lecteur au centre des préoccupations.
Afin d’y arriver, l’ancien présentateur de BFM Business veut changer beaucoup de choses, et notamment simplifier le mille-feuille hiérarchique. Jusqu’à présent, le directeur de la rédaction était flanqué de deux bras droits, Dominique Seux et François Vidal. Dans la nouvelle organisation, dite matricielle, ces deux postes de directeurs délégués de la rédaction sont supprimés. Lors de son grand oral, Christophe Jakubyszyn avait critiqué - sans le nommer - Dominique Seux qui passait selon lui trop de temps sur les plateaux TV et radio, comme chroniqueur sur France Inter. François Vidal, lui, se trouve fragilisé en interne depuis que la rédaction s’est opposée à sa propre candidature à la tête des Échos. Fin juin, l’ex-animateur de BFM Business n’a apporté aucune réponse sur le sort des deux intéressés, ni sur celui de Nicolas Barré, ex-directeur de la rédaction démis de ses fonctions l’an dernier, et devenu directeur éditorial depuis mars 2023.
Un rang hiérarchique en dessous, Christophe Jakubyszyn veut également supprimer les six postes de rédacteurs en chef, jusqu’ici en charge de larges secteurs comme Industrie et monde, High-tech et médias... Sa nouvelle organisation reposera désormais sur quatre grands pôles : contenu, journal papier, visuel (maquette, photos…), et plateforme (appli, réseaux sociaux, newsletter…). Le pôle contenu, sans chef unique, regroupera 14 services sectoriels, chacun dirigé par un responsable : huit pour l’actualité « chaude » (Finance & marchés, Industrie, Idées, High-tech & médias…) et six pour le « froid » (Patrimoine, Culture, PME & régions…). Des fiches de postes doivent permettre aux candidats de se positionner sur ces dizaines de postes, même si beaucoup d’entre eux sont déjà occupés. Certains chefs de service comme « Finance & marchés » (Ingrid Feuerstein) et « High-tech & médias » (Romain Gueugneau et Charlie Perreau) viennent d’ailleurs tout juste d’être nommés.
Les trois autres pôles devraient être rapidement dotés d’un responsable. Circulent en interne les noms de David Barroux, Fabien Laborde, Étienne Lefebvre et Clémence Lemaistre, cette dernière pouvant même être promue n° 2 de la rédaction. « Tout cela est encore mouvant », indique un journaliste. Une des grandes questions porte sur l’avenir des rédacteurs en chef dont les fonctions disparaissent et qui ne seront pas promus responsables de pôles. Ils pourraient se retrouver relégués à des postes de chefs de service. Lucie Robequain, candidate malheureuse à la direction de la rédaction, a, elle, déjà quitté le groupe pour rejoindre la Tribune.
Autre grande nouvelle, les journalistes écriront tous des articles pour le web et les chefs de service choisiront ensuite ceux qui viendront nourrir le journal papier. Dans cette optique, les deux équipes print et numérique - jusqu’ici séparées - seront fusionnées. Un rapprochement qui fait naître une certaine inquiétude côté papier : jusqu’à présent, des permanences le samedi étaient assurées uniquement par des journalistes du site, mais ça ne sera bientôt plus le cas avec une rédaction unifiée. « Cela a suscité un peu de panique, même si on nous a expliqué qu’il s’agissait de trois samedis par an et par personne en moyenne », ajoute un salarié. Rien ne changera pour les permanences du dimanche.
« Tout le monde est perdu et a du mal à comprendre ce nouvel organigramme », indique un reporter. Devant ces interrogations, Christophe Jakubyszyn va faire une explication de texte avant une mise en œuvre du projet dès la rentrée de septembre. Les élus doivent rendre un avis d’ici le 10 juillet et ont obtenu la nomination d’un expert sur l’impact des conditions de travail dont les conclusions et préconisations seront rendues d’ici à octobre.
Interrogé sur cette réorganisation, Christophe Jakubyszyn nous a répondu : « Vous en savez beaucoup plus que moi ! ».