L'abonnement à l'Informé est à usage individuel
Un autre appareil utilise actuellement votre compte
Continuer la lecturePascal Bataille devrait (enfin) pouvoir agrandir son hôtel de luxe au Cap Ferret
L’animateur de « Y’a que la vérité qui compte », propriétaire de l’hôtel 4 étoiles Côté Sable, se livre depuis des années à une guerre sans merci avec le 5 étoiles voisin en cours de construction.

Après des années de procédures et de polémiques, l’animateur de télévision Pascal Bataille, propriétaire de l’hôtel Côté Sable - l’une des adresses les plus réputées du Cap Ferret - devrait enfin être autorisé à lancer l’extension de son établissement… Il y a cinq ans, le coprésentateur - avec Laurent Fontaine - de l’émission « Y’a que la vérité qui compte » (diffusée depuis le 4 septembre sur W9) avait en effet vu son projet bloqué par son nouveau voisin : l’homme d’affaires et hôtelier Laurent Taïeb, propriétaire de l’établissement Villa Colette, un 5 étoiles en cours de construction. Débouté à deux reprises par le tribunal administratif et la Cour d’appel de Bordeaux, ce dernier avait alors porté l’affaire devant le Conseil d’État. Lors d’une audience qui s’est déroulée ce jeudi 2 octobre devant la haute juridiction, le rapporteur public a conclu à la non-admission du pourvoi en cassation. L’avis du magistrat étant généralement suivi par la juridiction, les juges pourraient ainsi rendre, d’ici quelques semaines, une décision privant définitivement l’hôtel Villa Colette de tout recours.
S’il est avéré, ce jugement offrirait du même coup une belle revanche à Pascal Bataille. Car, au Cap Ferret, la rivalité entre les deux hôtels de luxe est bien antérieure à cette affaire. Pour revenir aux origines, il faut remonter à fin 2017, date à laquelle Laurent Taïeb avait déposé un permis de construire pour ériger son nouvel établissement… juste à côté de celui de l’animateur. En lien avec la préfecture de Gironde et le Collectif Cœur du Village du Cap Ferret, le propriétaire de Côté Sable (installé dans le bourg depuis 2007) avait alors été le premier à attaquer son nouveau voisin. Les crispations avaient notamment fini par reposer sur la construction d’un parking souterrain de 1 000 mètres carrés dont personne ne voulait. La fronde s’était toutefois soldée par un échec, les plaintes ayant été jugées irrecevables par les tribunaux.

Objectif : doubler la superficie de l’hôtel Côté Sable
Qu’à cela ne tienne, le propriétaire de l’hôtel Villa Colette ne s’était pas contenté de savourer cette victoire. Dans la foulée, Laurent Taïeb avait à son tour entrepris de bloquer le projet d’extension que la commune du Cap Ferret avait accordé début 2020 à son illustre voisin. À cette époque, Pascal Bataille venait en effet d’acquérir un terrain de 1 400 mètres carrés et de déposer un nouveau permis de construire dans le but de monter en gamme et de bâtir une extension de 900 mètres carrés à même d’accueillir une piscine, un spa supplémentaire, 13 nouvelles chambres (doublant sa capacité actuelle), ainsi que des salles de séminaires… « Ce projet estimé à près de 7 millions d’euros, pour lequel je me suis associé à l’investisseur Jean-Charles Florac, n’a donc jamais pu voir le jour en raison de l’interminable procédure qu’il a généré », soupire l’animateur-producteur.

Débouté à son tour en 2022 par le tribunal administratif, le propriétaire du Villa Colette avait de nouveau été désavoué en octobre 2024 par la Cour d’appel de Bordeaux. « Monsieur Taïeb contestait la régularité du permis de construire via toute une série de griefs qui ont été balayés un par un par les juges, explique Maxime Cornille, avocat de l’animateur. Il avançait notamment que la voie d’accès à l’hôtel était insuffisante et nécessitait de couper un arbre remarquable : un problème qui avait été réglé via un permis modificatif. » Et d’ajouter : « Les autres plaintes, à savoir que la construction est située à moins de 100 mètres du rivage, que l’extension de la terrasse de monsieur Bataille empiétait sur le domaine public, que les sous-sols risquaient d’abriter les locaux techniques de la piscine et du spa, ou encore que l’hôtel manquait de places de stationnement… n’ont pas non plus tenu. »
Jeudi 2 octobre, le recours de l’hôtel Villa Colette devant le Conseil d’État a une nouvelle fois porté sur le manque de places de stationnement prévu par le projet de Pascal Bataille. La défense de Laurent Taïeb soutenait en effet que les précédentes décisions de justice avaient commis une erreur en considérant que le règlement d’urbanisme du Cap Ferret n’imposait pas à l’animateur de réaliser, sur son terrain, une aire de stationnement correspondant à ses besoins. Un argument qu’a une nouvelle fois balayé le rapporteur en précisant que le règlement d’urbanisme local prévoit au contraire que les parkings peuvent être réalisés sur le terrain du projet ou dans son environnement proche. Ce qui en l’occurrence a été le cas. Pour appuyer son argumentation, le rapporteur a par ailleurs, souligné que l’hôtel Côté Sable disposait d’un service de navettes depuis la gare ou l’aéroport et d’un parking public situé à proximité immédiate.
En cas de victoire définitive, Pascal Bataille se dit désormais prêt à lancer les travaux d’agrandissement de son établissement dès l’an prochain. « Un aménagement devenu indispensable pour augmenter notre chiffre d’affaires, actuellement de deux millions d’euros, et surtout améliorer notre marge », explique l’animateur qui emploie 16 salariés à temps plein. Il n’a en effet plus une minute à perdre. Entre les deux hôtels les plus prestigieux du Cap Ferret, la concurrence n’a jamais été aussi vive : aux dernières nouvelles, l’hôtel Villa Colette - ses 30 chambres et son restaurant décoré par Philippe Starck - prévoit d’ouvrir ses portes… au printemps 2026.
Contacté, Laurent Taïeb nous a répondu ne pas souhaiter faire de commentaires sur ces affaires.