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Continuer la lectureFlixbus, Blablacar… la Mairie de Paris propose un premier site pour remplacer la gare routière de Bercy
Emmanuel Grégoire, le 1er adjoint d’Anne Hidalgo, a identifié un emplacement alternatif dans la capitale pour accueillir les autocars longue distance. Mais il prévient que deux ou trois autres seront nécessaires en banlieue.

Blablacar et Flixbus ont été entendus. Les deux opérateurs de « cars Macron » voulaient conserver un point d’entrée dans Paris intra-muros à l’issue de la fermeture de la gare routière de Bercy-Seine dans le 12e arrondissement, programmée après les Jeux olympiques cet été. Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Maire de Paris et élu de l’arrondissement, a proposé pour la remplacer l’ancienne gare routière Pershing (17e), selon des informations recueillies par l’Informé. Depuis le début des travaux d’aménagement de la Porte Maillot à l’automne 2021, le site n’accueille plus que les autocars faisant la navette vers l’aéroport de Beauvais pour les clients de Ryanair. « En l’état actuel, ce n’est pas une gare routière mais un grand parking en plein air, regrette cependant un opérateur. Pour rejoindre leurs cars, les voyageurs prennent une allée centrale qui n’est pas une zone piétonne délimitée, ce qui peut se révéler dangereux avec une circulation en permanence de voyageurs et de cars ». Avant d’ouvrir, le site devra en tout cas faire l’objet d’aménagements d’ampleur.
Même adaptée, la gare Pershing ne suffira toutefois pas à prendre le relais de Bercy qui accueille 7 millions de voyageurs par an. « Elle ne peut absorber seule la totalité du trafic de passagers venant vers l’Île-de-France, confirme une source à la Mairie de Paris. Nous travaillons à un nouveau schéma directeur pour les lignes d’autocar longue distance, qui doit être conçu au niveau de la métropole. » Deux voire trois autres gares routières supplémentaires en Île-de-France seraient nécessaires pour accueillir ces flux massifs.
Si tous les acteurs sont d’accord sur ce point, reste à trouver les sites pouvant accueillir ces nouvelles infrastructures. C’est là que le bât blesse. Car la région, qui participe aux réunions sur le dossier aux côtés de la Mairie de Paris, de l’Autorité de régulation des transports (ART), de la Métropole du Grand Paris et de Blablacar et Flixbus, privilégie des implantations en grande couronne. Elle aurait proposé des emplacements à proximité des gares RER et TGV de Massy au sud de Paris et Marne-la-Vallée à l’est. « Cela ne convient pas à notre activité. Il nous faut un lieu plus proche de Paris, répond un opérateur de cars longue distance. En très grande majorité, nos voyageurs vont et viennent de Paris ou en très proche banlieue, il n’y a vraiment aucun intérêt à les arrêter ou à les faire se déplacer si loin à l’autre bout de l’Île-de-France. »
« Il faut trouver des gares qui fassent sens sur le territoire métropolitain », convient-on à l’Hôtel de ville de Paris. L’option la plus évoquée concerne le nouveau quartier de Saint-Denis Pleyel (93). Déjà desservi par les lignes 13 et 14 du métro, il accueillera le terminus des futures lignes 16 et 17 du Grand Paris ainsi qu’une correspondance avec la ligne 15.
Les discussions sont toujours en cours avec la commune de Saint-Denis, qui exige des garanties pour éviter que les allées et venues d’autocars ne congestionnent le trafic dans la ville. « L’hypothèse est toujours sur la table mais moins qu’avant », avance une source proche du dossier. En cause : le manque de surfaces disponibles pour installer une gare routière de grande ampleur. Une telle infrastructure n’était manifestement pas prévue dans les projets d’aménagement des mobilités du Grand Paris.
« On est au début des échanges à ce stade, tempère un participant aux réunions. Il est vrai que Pleyel serait idéal pour accueillir les flux au nord de la capitale. Mais il faudrait encore une voire deux autres gares, au sud notamment, pour répartir le trafic. » Dans l’objectif de limiter les nuisances pour les riverains, trois ou quatre gares routières pourraient au final succéder à l’unique Bercy-Seine. Une nouvelle configuration qui réduirait assurément la rentabilité pour Blablacar et Flixbus, qui ont profité d’un point d’entrée unique dans la capitale pour consolider leurs offres. Des discussions sont en cours avec des élus franciliens pour balayer toutes les solutions possibles.
La Mairie de Paris a indiqué que la fermeture de Bercy aux autocars longue distance interviendrait au plus tard fin 2025. Le site redeviendra alors un parking pour cars de tourisme.