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Continuer la lectureLes centres dentaires Dentego de nouveau en vente
Détenu par le fonds britannique G Square, le groupe revendique la place de numéro un français des cabinets dentaires, avec une petite centaine de centres.

Quasi absents de l’Hexagone il y a encore une dizaine d’années, les centres dentaires se sont multipliés jusqu’à atteindre mille établissements aujourd’hui. L’action des pouvoirs publics, destinée à réduire les inégalités d’accès aux soins, a été déterminante dans cette prolifération. Un objectif louable qui a fait le bonheur de Dentego, l’actuel numéro un du marché français. Créé en 2013 par James Cohen et Raphaël Tapiero, le groupe revendique maintenant une petite centaine de centres en France et se prépare à tourner une nouvelle page de son histoire. Selon nos informations, son actionnaire majoritaire, le très discret fonds britannique G Square, espère sortir du capital dans les prochains mois.
À ce titre, une batterie de conseils a été sélectionnée. L’investisseur a confié les travaux d’audit stratégique et financier à Bain & Cie et Alvarez & Marsal, et s’est entouré, sur la partie juridique, du cabinet d’avocats McDermott Will & Emery. Enfin, il travaille avec la boutique de fusions-acquisitions PJT Partners, qui exécutera là son premier mandat de vente en France. Lazard, conseil du fonds lors de sa tentative de sortie en 2022, n’est plus de la partie.
Il y a deux ans, G Square n’avait pas réussi à se désengager, malgré une offre (non ferme) de la part de Bridgepoint, qui valorisait Dentego 400 millions d’euros. Un grain de sable médiatique avait tout fait dérailler. Le groupe avait été ciblé par une enquête de Cash Investigation pointant du doigt des surtraitements et des soins inutiles destinés à gonfler le chiffre d’affaires de ses centres. En 2021, Dentego affichait un Ebitda comptable de 11 millions d’euros, mais faisait miroiter un agrégat de plus de 60 millions en prenant notamment en compte les ouvertures d’établissements à venir. Un dernier chiffre qui n’a pas encore été atteint, loin de là, même si Dentego ne donne aucun élément financier. « L’Ebitda se situe entre 20 et 25 millions d’euros », croit savoir un banquier.
Le groupe et son actionnaire aiment la discrétion et n’ont d’ailleurs pas souhaité nous répondre. Sans doute par crainte de ne pas donner du grain à moudre à la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL), qui alerte depuis des années sur la financiarisation du secteur mais aussi sur la multiplication des groupes « low cost ». Sa crainte ? Voir éclater un nouveau scandale Dentexia. Créée en 2012, cette association loi 1901 de centres dentaires low cost a fermé ses portes trois ans plus tard pour cause de mauvaise gestion et avait agrégé contre elle des milliers de plaintes.