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Continuer la lectureMarianne : Denis Olivennes présente la nouvelle directrice de la rédaction aux équipes
Eve Szeftel était jusqu’ici journaliste à Libération.

Est-ce enfin la fin de l’agitation pour Marianne ? Ce matin, Denis Olivennes, directeur général de CMI France, propriétaire du magazine, a réuni les équipes pour leur présenter leur nouvelle directrice de la rédaction, Eve Szeftel. Une nomination ébruitée par le journaliste Gilles Bruno sur X. Jusqu’ici journaliste au service société de Libération, Eve Szeftel a précédemment mené l’essentiel de sa carrière à l’AFP, où elle a notamment couvert les attentats du World Trade Center en 2001.« C’est Olivennes qui l’a embauchée en 2021 à Libé, commente un journaliste de Marianne auprès de l’Informé. C’est une proche. » « Elle est là pour porter la marque d’Olivennes », abonde un autre. Le 28 décembre dernier, l’homme de média partageait un article de la journaliste qu’il jugeait « excellent ». Elle remplace Natacha Polony, qui a officiellement démissionné de la direction de Marianne mi-décembre.
Cher @GillesClavreul c’est @libe . S’agissant des libres opinions, il y en a pour tous les goûts (et dégoûts) à gauche, comme cet excellent @ESzeftel sur #ManuelVallshttps://t.co/BpZGLnTYmg https://t.co/IYjIJjYfyE
— Denis Olivennes (@Olivennes) December 28, 2024
En difficulté, l’hebdomadaire a connu de nombreux rebondissements ces derniers mois : tour à tour, Pierre-Édouard Stérin et Jean-Martial Lefranc se sont positionnés pour le racheter puis se sont retirés, avant que CMI annonce finalement renoncer à vendre le titre. Le groupe de Daniel Kretinsky a dans la foulée nommé Frédéric Taddeï à la tête du magazine. Enfin, comme nous le révélions à Noël un groupe d’investisseurs a finalement décidé de déposer une nouvelle offre de reprise. Lors de sa présentation, Denis Olivennes a assuré aux salariés que si l’offre en question était intéressante financièrement, elle serait bien étudiée par CMI.
Plus tôt dans la matinée aujourd’hui, les équipes ont reçu dans leur boîte mail une « note à l’attention de la rédaction de Marianne » signée par Frédéric Taddeï. Le nouveau dirigeant, « après avoir bien réfléchi à ce qu’est Marianne et à la direction [qu’il peut] lui donner pour élargir son audience », y présente sa feuille de route. Arguant que l’hebdo défend les valeurs de la République, à savoir « liberté, égalité, fraternité » mais aussi « laïcité », Taddeï martèle que « Marianne n’est pas un magazine d’opinion » et a pour but de « comprendre l’époque dans laquelle nous vivons et l’expliquer avec des faits, des chiffres, des enquêtes ». Le nouveau patron indique également que le titre aura recours « le plus souvent possible » à des experts (historiens, politologues, juristes…) « sous forme d’interviews, de tribunes, en débat ’pour’ et ’contre’ ». Et de conclure : « Nous sommes des journalistes. Nous ne sommes pas des flics, ni des juges, ni des idéologues, ni des militants. Nous n’avons que faire des préjugés, des rumeurs, des croyances. Nous rapportons des faits et nous travaillons à leur hiérarchisation et à leur interprétation. C’est ce que les lecteurs attendent de nous. »
Reste à voir si ces annonces ramèneront le calme dans la rédaction. Le 19 décembre, les salariés avaient publié un communiqué, déplorant : « CMI a clairement affiché sa priorité : faire des économies. Au programme, bouleversement de la ligne éditoriale, réduction de la pagination et incitation au départ pour les salariés ». Chez CMI, on répond qu’il n’y a pour l’instant pas de plan d’économies, mais uniquement un « ajustement » du positionnement, et l’ouverture d’une clause de conscience permettant aux journalistes de partir s’ils le souhaitent avec des indemnités calculées en fonction des années d’ancienneté. Selon un membre de la rédaction, Denis Olivennes a indiqué que cette clause serait bonifiée pour les plus jeunes.
« Ces annonces ne règlent pas le problème, pointe, agacé, ce journaliste. On ne sait toujours pas dans quelle direction ça part, il y a un discours contradictoire : Eve Szeftel dit qu’elle va prendre ses marques et ne pas chambouler tout tout de suite, et en même temps, on nous a dit qu’on aurait un mois pour prendre la bonification de la clause, qui sera ensuite divisée par deux… ». La rédaction de Marianne doit se regrouper lors d’une assemblée générale qui aura lieu cet après-midi à 15 heures.
Modification à 14h17 pour ajouter de nouvelles informations.