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Continuer la lectureLVMH et Claude Perdriel renflouent encore le magazine Challenges
Avant de finaliser la cession de Sciences et Avenir et de La Recherche au groupe de Bernard Arnault, le patron de presse de 98 ans vient de réinvestir dans son hebdomadaire économique pour éponger les pertes.

Claude Perdriel remet une nouvelle fois à flot son groupe de presse, les Éditions Croque Futur. Au travers de sa société de pompes à eau et de sanibroyeurs (SFA), le nonagénaire a réinjecté trois millions d’euros tandis que LVMH (actionnaire à 40 %) a remis au pot deux millions d’euros en avril dernier, a appris l’Informé. Ces cinq millions doivent permettre de combler les pertes 2024 de l’éditeur de l’hebdomadaire Challenges et des magazines Sciences et Avenir, et La Recherche. Ce n’est pas une première, ni pour SFA ni pour LVMH : il y a un an, tous deux avaient déjà injecté 7 millions d’euros. Et la société de Bernard Arnault avait également joué le rôle de chevalier blanc en rachetant le magazine Historia à Claude Perdriel en 2023.
Victimes du recul des ventes en kiosque de la presse dans son ensemble et d’un marché publicitaire en forte baisse pour le secteur (-14,9 % entre 2019 et 2023), les Éditions Croque Futur avaient perdu 5,5 millions d’euros en 2023. Et, même si les performances financières n’ont pas encore été divulguées en interne, l’année passée n’a pas été plus florissante. La diffusion du titre économique a baissé de 6,8 % en 2024 (140 454 exemplaires). Et il a perdu quatre plumes dont certains visages historiques (Anne-Marie Rocco, Antoine Izambard, Alain-Gabriel Verdevoye et Esther Attias). Le numérique peut-il prendre le relais du papier ? Emmanuel Botta, ancien rédacteur en chef de Capital, est arrivé cette semaine pour relancer le site web de Challenges. Un sacré défi l’attend. « Les audiences du numérique ne sont pas bonnes, indique un journaliste en poste. Nous sommes en 80e position des sites d’information ». Pour doper les ventes numériques, des couplages sont prévus avec Nice-Matin et le Télégramme.

Outre Challenges, Sciences et Avenir souffre également. Sa diffusion était, elle, en recul de 8,26 % (à 179 844 exemplaires) l’an dernier et sa directrice éditoriale, Dominique Leglu, est partie à la retraite. En cours de cession, ce mensuel (avec La Recherche) permettra à LVMH de développer un pôle sciences et seul Challenges restera dans le giron des Éditions Croque Futur. Mais le processus prend plus de temps que prévu car le groupe de luxe est absorbé par un autre rachat, celui du quotidien l’Opinion, quotidien fondé par Nicolas Beytout en 2013. La lenteur de la transaction n’inquiète pas Claude Perdriel : « Il n’y a aucun problème avec l’acheteur, il s’agit juste d’obligations légales et administratives à remplir, indique-t-il. Et l’opération rapportera six millions d’euros ».
La trentaine de salariés de Sciences et Avenir et de La Recherche va quitter les locaux du 7e arrondissement de Paris en septembre prochain pour rejoindre les équipes des Échos-Le Parisien, propriété de LVMH, dans l’ouest de la capitale. Contacté, le groupe de luxe n’a pas répondu à nos questions au moment de la publication.