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Continuer la lectureOlivia Grégoire candidate pour prendre la tête de Business France-Atout France
L’ex-ministre est poussée par Emmanuel Macron pour prendre la tête du nouvel ensemble annoncé par Michel Barnier. Mais il y a d’autres candidats.

Annoncé par Michel Barnier lors de son discours de politique générale, le rapprochement entre Atout France et Business France en a surpris plus d’un. Par souci d’économie, le Premier Ministre souhaite fusionner l’agence de promotion du tourisme, rassemblant 320 personnes dans 29 implantations, et la structure d’accompagnement des entreprises françaises à l’international, nettement plus importante avec 1 500 collaborateurs dans 110 pays. Reste à trouver le bon profil pour diriger le nouvel ensemble.
Le patron de Business France, Laurent Saint-Martin, aurait fait un prétendant naturel mais il a été nommé au ministère du budget le 21 septembre. Quant à Caroline Boucher, son homologue chez Atout France, elle a quitté ses fonctions en juin dernier. Émergent d’autres noms. Alors qu’elle s’est occupée des entreprises et du tourisme en tant que ministre déléguée, Olivia Grégoire, proche d’Emmanuel Macron, aurait les faveurs de l’Élysée, qui pousse sa candidature. La députée de Paris, éphémère porte-parole du gouvernement entre mai et juin 2022, est réputée pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, et monter au front sans hésiter.
Reste à convaincre l’entourage de Michel Barnier. Car si le Président de la République nomme le DG de Business France par décret, il doit le faire sur proposition des ministres des Affaires étrangères, de l’Économie et de l’Aménagement du Territoire, et après consultation du Conseil d’Administration de l’organisme. Ces règles devraient logiquement perdurer pour le nouvel ensemble. Parmi les autres candidatures, celle de Louis Margueritte est aussi en cours d’examen. Ancien député LREM de Saône-et-Loire après avoir été directeur adjoint du cabinet de Bruno Le Maire, ce haut fonctionnaire polytechnicien et inspecteur des finances vient de retourner à Bercy, au Conseil Général de l’Économie. Il est aussi l’auteur d’un rapport sur la simplification des mesures pour les entreprises, intitulé « Rendre du temps aux Français ».
Lutte d’influences entre Président et Premier Ministre
Qui aura le dernier mot ? Selon l’Élysée, l’attractivité de la France demeure le domaine réservé du Président. Emmanuel Macron s’est beaucoup investi dans un rôle de super VRP - que ce soit pour attirer les investissements étrangers avec le sommet Choose France, vendre les entreprises françaises à l’international, ou lustrer l’image de l’Hexagone en tant que destination touristique lors des JO. Mais les annonces de rapprochements de certaines administrations, comme le Secrétariat au Plan et France Stratégie, ou Business France avec Atout France, sont plutôt des idées du clan Barnier, même si la simplification administrative est à la mode (une loi sur le sujet était en discussion avant la dissolution). Ces rapprochements s’inscrivent dans « le plan d’économie sur les dépenses qui doivent représenter les deux tiers de l’effort d’ajustement budgétaire de 60 milliards » précise le gouvernement.
« Il s’agit effectivement d’une simplification, mais pas sûr que ça ait des conséquences en termes d’économies… » persifle un observateur.
Contactés par l’Informé, Olivia Grégoire et Louis Margueritte n’ont pas souhaité apporter de commentaire.
Le rapporteur de la loi sur le « Fait-maison » recruté par la maison-mère de Burger King.
C’était un des sujets défendus par Olivia Grégoire en tant que ministre de l’artisanat : distinguer par un logo « Fait Maison » les restaurateurs qui cuisinent de ceux qui réchauffent des plats préparés. En mars dernier, un projet de loi sur le sujet avait été mis à l’ordre du jour après plusieurs mois de concertation. Mais le texte avait finalement été rangé in extremis dans les placards de l’Assemblée nationale, après la montée au créneau d’un certain nombre de groupes d’intérêts, dont le syndicat UMIH et des restaurateurs qui refusaient d’apposer le terme « Non Fait Maison » sur leur carte. Parmi les détracteurs de cette loi, le groupe Bertrand (derrière Hippopotamus, Léon de Bruxelles ou Burger King) s’y était opposé lors d’auditions devant les députés. Le rapporteur de la loi et ex-restaurateur, Christopher Weissberg, ne leur en a pas tenu rigueur, bien au contraire : il vient de rejoindre le groupe Bertrand en tant que directeur du développement international.