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Continuer la lectureInfraVia prêt à céder ses parts dans l’opérateur télécom Celeste
Le fonds d’investissement français cherche un repreneur pour les 75 % du capital qu’il détient dans ce fournisseur alternatif pour entreprises.

Nouvelle opération sur le marché français des télécoms. L’opérateur alternatif Celeste qui propose des offres d’accès au très haut débit et de cloud aux entreprises devrait prochainement changer de main. Le fonds InfraVia, détenteur d’une participation de 75 %, a choisi la banque d’affaires Lazard pour trouver un repreneur, a appris l’Informé. Créé en 2001 par Nicolas Aubé, propriétaire d’un quart du capital, Celeste a rapidement grossi grâce à une politique d’acquisition agressive avec pas moins de neuf opérations de rachat réalisées ces dernières années. « Le process n’a pas encore débuté mais il est normal qu’un fonds d’investissement cherche à sortir après plus de cinq ans et demi de présence dans une société » , indique Nicolas Aubé.
Le dirigeant revendique une marge d’Ebitda de l’ordre de 40 % soit plus de 55 millions d’euros par an. La société possède son propre réseau de fibre optique (12 000 kilomètres) dans 7 régions ainsi que trois centres de données (data center), tous installés en France. « Nous sommes présents dans plus de 3 000 communes dans l’Hexagone et plus de 150 en Suisse avec VTX (une autre marque de Celeste ndlr) et nous avons enregistré un chiffre d’affaires de l’ordre de 140 millions d’euros en 2024, contre 28 millions d’euros en 2019 lors de l’arrivée d’InfraVia », ajoute-t-il.

L’un de ses concurrents, Sipartech, présent dans dix pays européens, s’apprête lui aussi à changer de propriétaire. Depuis plusieurs mois, le fonds Blackstone cherchait à céder sa participation. C’est finalement Morgan Stanley qui va reprendre 29,9 % du capital, selon Mergermarket, tandis que Bpifrance devrait acquérir le solde, soit 20 %. Le tout dans le cadre d’une transaction valorisant l’opérateur près d’un milliard d’euros, soit 12 à 13 fois l’Ebitda run rate, incluant les contrats obtenus mais non encore facturés. Ce multiple d’acquisition devrait servir d’aiguillon pour Celeste, dont la valeur pourrait dépasser les 500 millions d’euros.
Mais l’environnement réglementaire en France pèse sur les opérateurs alternatifs. Car le gendarme des télécoms, l’Arcep, a autorisé l’an dernier une hausse des tarifs du génie civil d’Orange. Cela comprend 15 millions de poteaux installés dans toute la France et 734 000 kilomètres de fourreaux enfouis sous terre. Les opérateurs concurrents utilisent ces infrastructures pour acheminer leurs propres réseaux contre l’acquittement d’un droit de passage payé chaque mois à Orange en fonction de la longueur et du diamètre de la ligne. Logiquement, l’augmentation récente de ces tarifs pèse sur leur rentabilité. Une mauvaise nouvelle pour un repreneur potentiel qui n’empêche pas Nicolas Aubé d’être optimiste car ces hausses de coûts ont déjà été intégrées dans l’Ebitda de 55 millions d’euros.
« Cette opération peut intéresser un fonds et mon objectif est de devenir le premier opérateur national alternatif pour les entreprises en France avec nos offres fibre et cloud. Et pourquoi pas même passer devant Bouygues Telecom ou SFR », conclut-il.